« Roman historique », l'expression même semble être une contradiction dans les termes. En effet, alors que l'Histoire est l'étude de la science des évènements passés, le roman est une oeuvre littéraire qui relève du génie individuel. Ainsi, si l'Histoire relève du réel, le roman au contraire s'ancre dans la fiction et prend vie dans l'imaginaire. Or, est-il possible de concilier vérité et fiction? L'expression « roman historique » semble suggérer que oui puisqu'ils mettent en scène la fiction sur fond de vérité historique. Dès lors, nous pouvons nous demander si les romans historiques présentent l'Histoire de manière satisfaisante.
[...] C'est d'ailleurs ainsi que Balzac s'était autoproclamé historien des moeurs Dès lors, le roman historique revêt un caractère social. Ainsi, dans Germinal, Zola prend pour thème central une grève minière. Pour écrire ce roman, Zola entre directement en contact avec le prolétariat et vit pendant plusieurs mois dans une région minière. C'est pourquoi ce roman est empreint d'un réalisme incontestable. Les romans historiques sont donc bien empreints d'une dimension historique forte, qui peut alors apparaître de différentes manières. Les romans historiques présentent effectivement l'Histoire avec parfois beaucoup de réalisme. [...]
[...] Les romans historiques présentent-ils l'Histoire de manière objective? Roman historique l'expression même semble être une contradiction dans les termes. En effet, alors que l'Histoire est l'étude de la science des évènements passés, le roman est une oeuvre littéraire qui relève du génie individuel. Ainsi, si l'Histoire relève du réel, le roman au contraire s'ancre dans la fiction et prend vie dans l'imaginaire. Or, est- il possible de concilier vérité et fiction? L'expression roman historique semble suggérer que oui puisqu'ils mettent en scène la fiction sur fond de vérité historique. [...]
[...] C'est pourquoi tout roman, historique ou non, a toujours une part de subjectivité. En effet, aucun auteur ne peut être totalement neutre. D'ailleurs, contrairement à l'historien qui se doit de faire preuve d'objectivité en relatant les faits sans les interpréter ni les juger, l'écrivain n'a aucune obligation quant à cette objectivité. Ainsi, désireux de faire passer un message, l'écrivain se distingue de l'historien qui lui ne se veut aucunement moralisateur. A la subjectivité peut même s'allier l'idéologie puisque si le roman se nourrit de la réalité, il se nourrit également d'utopies: n'oublions pas qu'il se doit de faire rêver. [...]
[...] En effet, l'auteur se doit de faire rêver ses lecteurs. La résurrection du passé devient alors prétexte d'évasion et de dépaysement comme c'est le cas dans les Trois mousquetaires d'Alexandre Dumas. Certes Dumas fut un excellent conteur qui sut donner vie à un passé pittoresque et grandiose d'une part et créer des figures historiques d'autre part, mais les inexactitudes de ses récits sont incontestables. Ainsi, dans les oeuvres, le passé et la dimension historique sont présents non pas par souci de restituer l'Histoire, mais pour faire rêver le lecteur et pour répondre à son désir de s'évader et d'oublier son quotidien. [...]
[...] Pour conclure, le roman historique alliant vérité et fiction doit être lu avec recul. Au mieux, le roman historique imite l'Histoire et la vie. Il s'inspire des faits historiques qu'il prend pour cadre. Il puise sa matière dans le monde et dans son temps. Mais plus encore, il semblerait qu'il agrandit ce monde en proposant des modèles et des idéologies à toute une génération. Dès lors, nous pouvons nous demander si c'est l'Histoire qui fait le roman historique ou au contraire, si le roman n'influe pas, lui, sur l'Histoire. [...]
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