Roman, représentation du réel, vérité, roman réaliste, genre romanesque, mouvement littéraire, idéalisation, sciences, société contemporaine, héros, Gustave Flaubert, Guy de Maupassant, François Rabelais, Aristote, Diderot, Madame de Lafayette, Honoré de Balzac, Stendhal, Émile Zola, Marthe Robert, Milan Kundera, Jean Paul Sartre
Au fil des siècles, le roman a poursuivi différents objectifs et s'est adapté aux exigences du lecteur : en effet, le roman a été utilisé dans de multiples mouvements littéraires, et chacun l'a utilisé à des fins précises, des objectifs spécifiques (exemple : le roman humaniste est différent du roman baroque, qui est également différent du roman réaliste). Il y a donc de multiples définitions possibles du roman, celle de Maupassant étant la suivante : « Le roman s'obstine à supprimer toutes les apparences poétiques et séduisantes pour ne montrer que les réalités désillusionnantes. Il n'est pas inventeur d'idéal mais évocateur de réalités précises ». Cependant, cette définition est celle des fonctions du roman d'après la vision réaliste : elle est subjective puisqu'elle renvoie au courant dans lequel Maupassant s'inscrit. Selon cette définition, le roman ne doit montrer que ce qui est de l'ordre du vraisemblable, il refuse/rejette l'idéalisation : le seul idéal qu'il poursuit est celui de la vérité.
[...] Le roman devient alors poésie. L'avenir de la littérature est dans le développement d'une prose romanesque et poétique. La position de Flaubert quant à la nécessité du travail de style est rejointe par Milan Kundera dans La vie est ailleurs, qui affirme que le roman est devenu poésie depuis Mme de Bovary. Il insiste sur le fait que le romancier ne peut simplement écrire comme bon lui semble, il doit choisir d'une attitude narrative qui est déterminante, elle donne la forme et influence le rythme du récit. [...]
[...] Déterminés à dévoiler la réalité de la société contemporaine pour en dénoncer les affres, les réalistes ont rejeté tout élément superflu pour ne fournir au lecteur que ce qu'il est capable de se représenter, c'est-à-dire une vision précise de la réalité. Cependant, on constate que l'auteur ne peut reproduire avec des mots l'exactitude d'un paysage, même en utilisant des méthodes dignes des sciences. De plus réalisme rime aussi avec exercice de style et l'auteur laisse au travers du choix de ses mots son empreinte. Pour finir, le roman n'est pas seulement « évocateur de réalité précise » selon l'affirmation de Maupassant, mais aussi divertissant et didactique. [...]
[...] En effet, le roman pastoral ou héroïque conte les aventures fabuleuses de héros de hauts rangs. Ces derniers sont idéalisés physiquement et mentalement, ils relèvent de la perfection comme c'est le cas de Cléomire, personnage principal du roman de Mlle de Scudéry Le Grand Cyrus. En effet l'auteure dresse un portrait parfait de la jeune fille, elle est un idéal : « La délicatesse de son teint ne se peut exprimer ; la majesté de toute sa personne est digne d'admiration ». [...]
[...] Le roman a-t-il pour seul but de dévoiler la réalité telle qu'elle est au lecteur ? « L'auteur, dans son œuvre, doit être comme Dieu dans l'univers, présent partout, et visible nulle part », assure Flaubert dans Lettre à Louise Colet. D'après lui le roman comporte à la fois la marque de l'auteur, mais celle-ci se doit d'être subtile et se réaliser au moins du travail de style de ce dernier. Au fil des siècles, le roman a poursuivi différents objectifs et s'est adapté aux exigences du lecteur : en effet, le roman a été utilisé dans de multiples mouvements littéraires, et chacun l'a utilisé à des fins précises, des objectifs spécifiques (exemple : le roman humaniste = roman baroque = roman réaliste). [...]
[...] De ce fait, le roman expose la réalité de la vie, pas seulement le beau. C'est d'ailleurs cette volonté de montrer le réel dans sa totalité, dans ce qu'il a de plus sombre et parfois laid qui a été vivement critiquée et condamnée. En effet le réalisme provoque un cataclysme d'un point de vue littéraire en raison du changement moral qu'il engendre. Les individus sont confrontés de manière objective à la réalité, la société dans laquelle ils vivent à travers le roman, ce qui constitue un choc brutal. [...]
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