Le Roman de Renart, comique, critique de la société, société médiévale, courtoisie, parodie littéraire, antithèse du héros, noblesse, Hersant, burlesque, adultère, contes du goupil
Le Roman de Renart, "vaste chantier sur lesquels des écrivains plus ou moins talentueux ont travaillé pendant plus d'un siècle", est une œuvre médiévale mythique et à succès du XIIe siècle traduite en plusieurs langues dès le Moyen-âge. Notre citation est extraite du goupil en liberté : la jubilation du désordre dans le Roman de Renart par Laurence Hélix, elle s'inscrit alors dans une tradition de critiques littéraires universitaires, car cet ouvrage a été l'objet de nombreuses recherches et ce au regard de différents axes : littéraires, historiques ou encore sociologiques. Plusieurs critiques s'accordent sur le fait que le Roman de Renart a une vocation dénonciatrice qui s'attaque à une pluralité d'éléments, elle brosse la société de son époque et en renverse les codes, la hiérarchie. Notre citation discute de l'œuvre en rapport avec son époque, en cela elle se pose plus d'un point de vue sociétal, mais elle demeure en désaccord avec cette société qu'elle malmène.
[...] Si Renart peut duper la reine et en faire sa dame, nous verrons qu'il sait également défier son mari : Noble le lion. II. Une critique de l'autorité par le détournement et le rabaissement des figures qui l'incarnent Le Roman de Renart conte les aventures du goupil, personnage de la transgression et de la perversion. Renart s'amuse à mettre à mal l'autorité, il se donne un malin plaisir à violer les lois et à se rebeller contre toute forme supérieure à lui. [...]
[...] La perversion imaginaire de la nonne est sujette à rire. L'émasculation d'Isengrin est également un moteur de dispute pour le couple. Hersant entre dans une véritable rage, elle insulte son mari, elle se morfond. Sa réaction est hyperbolique : « Elle déchire ses vêtements, se tord les mains, / réclame la mort plus de cent fois » (v.2705-2706, p.181). Hersant apparaît comme un personnage burlesque, mais aussi comme une femme de mauvaises mœurs, car elle centralise sa raison de vivre sur la sexualité (« Je n'ai plus le cœur à vivre / puisque je suis maintenant privée de toute ma joie », (v.2707- 2708, p.181)), or au moyen âge, la sexualité ne devait avoir qu'un rôle reproductif, les doctes religieux condamnant le plaisir charnel. [...]
[...] Le lion subit le même traitement que ses sujets, il est traité de la même façon qu'eux. Renart le considère alors de manière indifférente envers son titre. De plus, s'en prendre à la queue du roi revient à s'en prendre à sa virilité, à sa puissance masculine. Renart intervient ici comme un castrateur. Plus tard dans le récit, il est mentionné que : « [Noble] tire et tire encore : en pure perte. / Il s'est presque arraché la queue/ qu'il a allongé d'un bon demi-pied » (v.1805-1806, p. 135). [...]
[...] On apprend au début du récit que Renart remplissait son contrat vassalique : « moi qui vous aidé/ plus qu'aucun autre baron du royaume » (v.1214-1215, p.105). L'on peut en déduire que sa révolte a été progressive, elle a pris de plus en plus d'ampleur au fil du temps jusqu'à cette trahison. Renart s'est fait l'ennemi de tous, l'ennemi du roi. Le pouvoir royal est ainsi critiqué pour ses failles, sa négligence et son incapacité face à Renart. Le Roman de Renart critique un autre aspect : la corruptibilité de la justice. [...]
[...] / Il manque de lui arracher la queue » (v.1387-1388, p.279). Les personnages subissent alors la puissance des personnages masculins, et ce, que ce soit dans une volonté réellement mauvaise ou dans une volonté d'aide. L'univers renardien est également régi par la faim, les animaux sont à la recherche de nourriture, certains d'entre eux deviennent alors une proie pour les autres. Cette nécessité retranscrit une réalité médiévale : celle des famines. C'est à travers le personnage de Renart que nous pouvons voir cette quête de nourriture. [...]
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