Le roman policier est un type de roman particulier, dont les origines remontent au XIXe siècle.
Par sa forme, par son intrigue, par les canevas qu'il met en oeuvre et par ''l'horizon d'attente'' qui lui est propre, il se distingue comme un sous-genre aisément repérable dans un genre romanesque souvent caractérisé par la difficulté à lui assigner des contours bien définis.
Quelle est la spécificité du roman policier ? En quoi consiste-t-elle ? Afin de répondre à cette question, nous nous attacherons d'abord à en élucider les origines, puis à tenter de le définir en dégageant un certain nombre d'invariants propres à le caractériser, enfin nous chercherons à en interpréter la portée, tant philosophique que littéraire.
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Les origines littéraires du roman policier remontent au XIXe siècle. C'est la veine du roman gothique, qui se développe à la toute fin du XVIIIe siècle, avec notamment les romans d'Ann Radcliffe en Angleterre (Les mystères d'Udolphe), qui peut faire figure de précurseur du genre. En effet, la littérature gothique, qui s'inscrit dans le goût romantique du mystère, des ruines, voire du surnaturel, inspirera certains auteurs qui donneront vraiment ses lettres de noblesse à un genre encore en création, tel que l'Américain Edgar Allan Poe.
Mais c'est surtout au XIXe siècle que ce genre voit réellement le jour dans toute sa spécificité. Pourquoi au XIXe siècle ? Ce siècle est d'abord le grand siècle du roman : les romanciers Balzac et Eugène Sue connaissent sous la Monarchie de Juillet de véritables triomphes littéraires, comme en témoignent leurs succès de lecture par un public toujours plus nombreux aussi bien que la volumineuse correspondance qui leur est adressée par ces lecteurs fervents (...)
[...] La trame d'un roman policier se fonde sur l'attention à des faits qui constituent une intrigue, lesquels sont le plus souvent de nature criminelle, et qu'il va s'agir d'élucider. Elle se fonde donc sur une recherche méthodique de preuves, ou enquête, qui est le fait d'un personnage généralement détective privé ou parfois enquêteur. Sherlock Holmes a défini sa célèbre méthode par l'observation, la déduction, le recours à l'induction, une herméneutique fondée sur l'indice, la rigueur logique. Il s'agit évidemment de démasquer le coupable et de déterminer ses mobiles, ainsi que le déroulement exact des faits. Il faut enfin l'arrêter. [...]
[...] Ils constituent les éléments de l'intrigue. Un autre élément caractéristique est la notion de suspens, qui vient généralement rythmer l'intrigue. La construction narrative est ainsi informée par l'existence d'un certain suspens qui permet de garder le lecteur en haleine. Des effets d'ellipse, de temps, de rythme, dans l'exposition des faits, dans la découverte des indices, dans leur mise en relation, dans l'avancée des hypothèses, les coups de théâtre éventuels, l'intervention des personnages secondaires, l'agissement des suspects potentiels, les obstacles à l'enquête, l'influence de la personnalité de celui qui la mène sont ainsi des élements déterminants d'une écriture particulière au roman policier. [...]
[...] Quelle est la spécificité du roman policier ? En quoi consiste-t-elle ? Afin de répondre à cette question, nous nous attacherons d'abord à en élucider les origines, puis à tenter de le définir en dégageant un certain nombre d'invariants propres à le caractériser, enfin nous chercherons à en interpréter la portée, tant philosophique que littéraire Aux origines du roman policier Les origines littéraires du roman policier remontent au XIXe siècle. C'est la veine du roman gothique, qui se développe à la toute fin du XVIIIe siècle, avec notamment les romans d'Ann Radcliffe en Angleterre (Les mystères d'Udolphe), qui peut faire figure de précurseur du genre. [...]
[...] Mais c'est surtout au XIXe siècle que ce genre voit réellement le jour dans toute sa spécificité. Pourquoi au XIXe siècle ? Ce siècle est d'abord le grand siècle du roman : les romanciers Balzac et Eugène Sue connaissent sous la Monarchie de Juillet de véritables triomphes littéraires, comme en témoignent leurs succès de lecture par un public toujours plus nombreux aussi bien que la volumineuse correspondance qui leur est adressée par ces lecteurs fervents. La presse s'est démocratisée et fait paraître des romans-feuilletons, ainsi des Mystères de Paris d'Eugène Sue, initialement destinés à un lectorat bourgeois mais finalement très lus des prolétaires qui s'y reconnaissent, en dépit de l'intention initiale de l'auteur. [...]
[...] Et surtout, un genre populaire, aimé tant des plus jeunes que des plus âgés, un genre multi-âge. Il a donné lieu à de grandes réussites, (Le chien des Baskerville, Les dix petits nègres, La lettre volée, qui a suscité l'intérêt de Jacques Lacan, Le mystère de la chambre jaune, qui a suscité celui des surréalistes, etc.), suscité des héros inoubliables (Sherlock Holmes, Hercule Poirot, Miss Marple, Rouletabille, Arsène Lupin, le chevalier Dupin, Pepe Carvalho, le héros de Montalban), créé des atmosphères (roman noir, polar) et généré de grands maîtres reconnus et étudiés à l'université (Ellroy). [...]
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