Le roman est un genre littéraire. C'est une oeuvre en prose, mettant en scène un récit de longueur variable mais plutôt importante, ce qui le distingue de la nouvelle. Son intérêt est la narration d'aventures, l'étude des moeurs, ou encore l'analyse des sentiments. Il dépeint l'évolution et la psychologie d'un ou plusieurs personnages à travers un récit.
Cependant, les avis diffèrent quant à la base sur laquelle est fondé le roman. Celui-ci s'appuie-t-il uniquement sur le réel ou plutôt sur l'imaginaire ?
Nous allons tenter de répondre à cette problématique en deux parties. Dans la 1ère nous exposerons une thèse qui prône le réel, et dans la 2ème partie, nous évoquerons plutôt l'imaginaire.
Selon Stendhal, célèbre auteur de la première moitié du XIXème siècle, "Un roman, c'est un miroir que l'on promène le long d'un chemin."
Analysons cette fameuse citation tirée de son roman Le Rouge et le Noir paru en 1830 afin de comprendre dans quel camp il se trouve. Qu'a-t-il voulu dire ?
Nous venons de définir le roman, mais qu'en est-il du miroir ?
Le miroir est une surface de métal suffisamment poli pour pouvoir capter puis réfléchir la lumière et par conséquent l'image de n'importe quel objet. Dans la citation de Stendhal, ce miroir est censé montrer que le roman doit parfaitement refléter, représenter, rapporter avec objectivité la réalité.
Et celle-ci est ici ce que Stendhal image par le chemin, qui est une direction à suivre pour aller quelque part, une voie menant à un but. Au sens figuré, il peut aussi signifier une route plus aléatoire et imaginaire, telle qu'une ligne de conduite ou un objectif personne, "prendre le chemin qui mène à la réussite" ou encore la vie elle-même, "faire son (bonhomme) de chemin", comme c'est le cas ici.
Ainsi on peut interpréter cette citation telle que le roman est un parfait reflet de la réalité qui l'entoure.
Pour Stendhal, le roman doit parfaitement retranscrire ce réel plus ou moins glorieux, il doit dépeindre avec précision ainsi qu'honnêteté les hommes, leurs moeurs et sentiments : il doit être réaliste. Sa pensée nous parait couler de source lorsqu'on sait que Stendhal fut le précurseur du réalisme en France, et de la "littérature miroir" comme on la nomme d'ailleurs (...)
[...] En effet si un roman est plutôt subjectif et que le point de vue de l'auteur nous plait, on sera encore plus absorbé par l'histoire et celle-ci nous amènera surement à réfléchir davantage et peut être, à s'attacher plus aux personnages aussi. Un roman ironique et jouant subtilement sur le contraste réel imaginaire n'a-t-il pas plus d'attraits qu'un roman s'obstinant à être dans le vrai alors que c'est impossible ? Car l'objectivité parfaite est bien impossible, l'esprit humain en est incapable. [...]
[...] Cependant, au lieu de voir la bourgeoisie et ses objectifs de paraître, on aurait entrevu un couple et les joies des premiers temps ensemble. Cependant d'autres auteurs parviennent à donner leur avis sur la société et la condition humaine à travers des romans totalement fantastiques. Sont-ils pour autant moins pris au sérieux? Il est clair que non. C'est le cas de l'auteur italien Italo Calvino qui réussit à parer la réalité d'ornements fantastiques sans pour autant que celle-ci en devienne moins consistante. [...]
[...] Dans son roman Le Chevalier Inexistant paru en 1959, une histoire fantasmagorique abracadabrante, l'auteur veut nous montrer le contraste entre réalité et illusion, idéologie et éthique. De plus son roman est très symbolique. Sa morale est qu'il n'y a pas de vérité absolue, que tout n'est qu'illusion et mensonge, et que nos dirigeants nous baladent Ainsi même avec un registre fantastique, son roman parvient à nous faire réfléchir sur la réalité. En ce sens, nous pouvons aussi évoquer Candide, un roman de Voltaire paru en 1759. [...]
[...] Et c'est ce que tous les auteurs réalistes ont tenté de faire dans leurs œuvres respectives. Dans Le Bonheur des Dames de Zola par exemple, (roman qui tend même vers le naturalisme), l'auteur nous dépeint les mœurs de la bourgeoisie parisienne de son époque (fin XIXème siècle). Cependant, si l'histoire est contée à travers l'évolution de la microsociété qu'est ce grand magasin parisien, Zola ne veut pas nous exposer les joies de la mode ou bien la belle organisation d'une entreprise pareille, mais bien les débuts d'une société de consommation et la superficialité de certaines bourgeoises achetant pour acheter et se pavanant ridiculement de leurs emplettes. [...]
[...] Dans ce même registre de la bourgeoisie, on peut mentionner Bel Ami, un roman de Maupassant paru en 1885. Le héros George Duroy, représente l'archétype de l'arriviste profiteur. En effet ce provincial monté à Paris pour y faire fortune, se servira de ses charmes afin de servir son ascension sociale. A travers l'évolution de ce personnage, Maupassant nous montre la réalité de la bourgeoisie parisienne, ses femmes, ses mensonges, ses trahisons, ses adultères, ses magouilles politico financières, en bref, l'hypocrisie de cette classe privilégiée. [...]
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