À l'origine, le mot "roman" se rapporte à la langue populaire, alors opposée au latin, la langue noble. Échappant de la sorte à la codification des genres nobles (Boileau, Art poétique) et à la contrainte de règles (comme le théâtre par exemple), le roman prend ainsi ses racines dans la réalité et se trouve libre d'inventer des voies nouvelles, souples et variées comme l'ordinaire dans lequel il puise. Affirmant sa vocation, au XIXe siècle, Balzac y donne une image de la société. Zola lui succède en ajoutant au projet une dimension scientifique, avec la théorie qui fait de l'individu le produit d'une hérédité et d'un milieu. Mais au début du XXe siècle, Proust remet en question cette relation avec le réel. Le roman est donc une oeuvre d'art et il est avant tout une création. Le roman est perçu comme une parenthèse dans le quotidien par la création d'un nouvel espace, d'un autre temps, voire d'un autre monde au travers de l'écriture. (...)
[...] Le roman peut aussi être une source de réflexion qui répondrait à la demande d'un lecteur en quête de savoir. Quels que soient le siècle et les personnages qu'il choisit de mettre en scène, l'auteur cherche avant tout à véhiculer son regard sur le monde. C'est sa sensibilité d'artiste qui le conduit à vouloir exprimer ce qu'il voit, et l'auteur peut utiliser d'autres codes que ceux de la réalité, dans le but de métaphoriser ce qu'il perçoit. Ce n'est qu'à partir du XXe siècle que les choses ont évolué. [...]
[...] Les Liaisons dangereuses, roman épistolaire, semble à première vue exclusivement représentatif des codes du libertinage du XVIIIe siècle. Pourtant, sa portée est bien plus universelle et chacun peut se reconnaître entre les lignes. Quel que soit le roman ou le personnage, le lecteur a envie qu'on lui parle de lui, de ses passions, de ses doutes ou de ses ambitions. Ainsi, même implicitement, le roman doit être une invitation à reconsidérer la réalité. Il la recrée alors pour mieux l'interroger. [...]
[...] Pensez-vous qu'un roman doit ouvrir les yeux du lecteur sur la vie ou bien, au contraire, permettre d'échapper à la réalité ? Vous présenterez votre argumentation en prenant appui sur les extraits proposés et sur les œuvres que vous avez pu étudier ou lire. Plus qu'un copier-coller, il est souhaitable d'enrichir ce texte d'exemples en fonction de l'expérience de chacun et à partir desquels vous pouvez vous exercer à rédiger un travail personnel. À l'origine, le mot roman se rapporte à la langue populaire, alors opposée au latin, la langue noble. [...]
[...] On peut alors se demander si la lecture d'un roman doit ouvrir les yeux du lecteur sur la vie ou bien si elle permet d'échapper à la réalité. Après avoir envisagé le roman comme moyen d'évasion permettant de vivre par procuration et de fuir le quotidien, on constatera que le roman est en fait un regard sur le monde qui conduit le lecteur à s'interroger. Le lecteur aspire à vivre ailleurs ou autre chose à travers le roman. Il va vouloir s'attacher aux personnages pour ressentir leurs émotions et vivre leurs aventures. [...]
[...] Le roman ne saurait se penser dans une seule acception qui serait celle d'« échapper à la réalité». C'est d'ailleurs dans la rencontre paradoxale de la quête d'évasion et du désir d'interroger la réalité que le lecteur prend plaisir à lire. Ce style littéraire tient sa diversité du choix de point de vue et de genre adopté par l'auteur (roman d'aventures, narrateur omniscient ) mais, finalement, l'aboutissement est toujours le même : inviter le lecteur à reconsidérer sa vie et la réalité du monde. [...]
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