« Un roman c'est un miroir qu'on promène le long d'un chemin » écrit Stendhal dans Le Rouge et le Noir. Pour Stendhal, le romancier doit offrir au lecteur un reflet du monde extérieur à contempler. Mais le roman n'est-il qu'un miroir ? Il invite parfois aussi aux rêves et aux illusions, ce qui lui est souvent reproché. Quelles sont les ressources du roman qui permettent d'affirmer que l'écriture romanesque dépasse l'invitation aux rêves et à l'illusion ? Le rêve et l'illusion suggérés dans le roman peuvent prendre différentes formes et permettent d'entrevoir la réalité mais le pouvoir du roman et les procédés utilisés par les auteurs romanesques peuvent troubler le lecteur. Ces limites du roman repoussent définitivement le reproche d'entretenir les rêves et les illusions du lecteur (...)
[...] Ses ressources permettent au fond de ne pas se borner à entretenir les rêves et les illusions du lecteur. Illusion du vrai à jamais immuable ! Illusion de l'ignoble qui attire tant d'êtres ! Les grands artistes sont ceux qui imposent à l'humanité leur illusion particulière écrit Maupassant dans la préface de Pierre et Jean comme affirmation que tout artiste -dont l'auteur d'œuvre romanesque fait parti- doit créer l'illusion et non proposer un pâle reflet de la réalité que propose les naturalistes tel Zola. [...]
[...] Le roman, à travers le rêve et l'illusion, permet l'expérience fictive mais il contient aussi une fonction didactique. Cependant, la notion de lecteur romanesque averti du caractère de fiction de l'ouvrage est fondamentale pour éviter les analogues trompeurs avec la vie réelle De fait, le pouvoir du roman allié à des effets stylistiques peut amener le trouble chez le lecteur. Le roman tente parfois de se rapprocher de la réalité. Les auteurs réalistes usent de nombreux procédés ayant pour objectif de créer des effets de réels. [...]
[...] L'auteur indique les dangers que comportent les lectures romanesques. Le roman est pourvu d'un pouvoir indéniable qui, allié à la recherche d'éléments réalistes, peuvent tromper le lecteur. Mais le roman dépasse le reproche d'entretenir les rêves et les illusions grâce à sa forme libre Le roman est un genre aux contours flous, ce qui permet de ne pas le cantonner à apporter le rêve et illusion. Le roman est un lieu d'expression pour l'auteur, le lieu d'expression de sa pensée. [...]
[...] Tous ces effets sont censés guider la réflexion du lecteur vers la pensée de l'auteur. Ainsi, dans La Voie royale, Malraux aborde -principalement- les thèmes de l'homme face à la mort et de l'art. Ce roman s'engage contre l'administration française dans ces colonies et témoigne du profond intérêt -voir de la fascination- que Malraux porte à cette forêt tropicale qu'il décrit en détails. Le roman est une genre libre par rapport aux autres genres narratifs (ni limité dans le contenu comme l'est le conte associé au merveilleux, ni dans la forme comme l'est la nouvelle : dense et associé au dénouement). [...]
[...] On a souvent reproché au roman d'entretenir les rêves et l'illusion du lecteur. Ce reproche vous paraît-il pleinement fondé ? Plan Introduction I Le rêve et l'illusion suggérés dans le roman peuvent prendre différentes formes et permettent d'entrevoir la réalité Le roman permet l'accès à l'inaccessible par le rêve La lecture romanesque permet au lecteur d'éviter les écueils (rêves, illusions . ) de la vie Conclusion partielle/transitive II Le pouvoir du roman et les procédés utilisés par les auteurs romanesques peuvent troubler le lecteur Le roman tente parfois de se rapprocher de la réalité Le roman comme tout écrit à un pouvoir sur le lecteur Conclusion partielle/transitive III Les limites étendues du genre romanesque repoussent définitivement le reproche d'entretenir les rêves et les illusions du lecteur. [...]
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