Stendhal disait que le roman est "un miroir que l'on promène le long du chemin". Par la métaphore du miroir, il soulignait la dimension réaliste primordiale, selon lui, dans le roman. Cependant, Stendhal a aussi été le premier à ponctuer ses romans d'intrusions d'auteur afin de se moquer de ses personnages et de briser l'illusion du réel. Par conséquent, on peut se demander si un roman doit chercher à faire oublier au lecteur que ses personnages sont fictifs.
[...] [II - Mais, rappeler au lecteur que le personnage n'est qu'une création littéraire peut aussi s'avérer efficace] [A. Faire entrer le lecteur dans l'atelier de l'écrivain] Le romancier peut refuser de berner le lecteur en brisant l'illusion. Il manifeste alors une forte confiance en son lecteur. En effet, en insistant sur le caractère fictif de ses protagonistes, il lui fait partager ses secrets d'écriture. Le lecteur voit dans le texte même comment se construit le personnage littéraire, comment il est le résultat de choix esthétiques arbitraires et non le fruit d'une reproduction d'un référent réel. [...]
[...] Loin du héros traditionnel, Maxime apparaît au lecteur comme un homme digne de figurer dans la vie réelle. Ainsi, le caractère fictionnel du personnage est gommé pour renforcer sa crédibilité. [B. Pour favoriser l'identification] Si le romancier se doit de créer l'illusion du réel, c'est parce que le lecteur attend de sympathiser avec le personnage, c'est-à-dire de sentir avec lui, de communier avec lui. Pour cela, le romancier se doit de faire oublier au lecteur que le personnage est fictif. [...]
[...] doté d'un métier procureur Par conséquent, le personnage, loin d'être une abstraction, est pourvu d'une épaisseur tout d'abord sociale. De plus, le personnage romanesque est doté, le plus souvent, d'une personnalité et de sentiments, qui lui offrent une épaisseur existentielle. Dans Samedi de Mac Ewan, le héros, professeur de médecine, est situé dans son milieu familial (il a une femme, deux enfants) et se caractérise par ses hésitations, ses doutes sur son propre courage face à l'existence. Ainsi, on le voit avoir peur lors de son agression, redouter de perdre un match de squash, témoigner de désir pour son épouse. [...]
[...] Dissertation : Un roman doit-il chercher à faire oublier au lecteur que ses personnages sont fictifs ? [Introduction] Stendhal disait que le roman était un miroir que l'on promen[ait] le long du chemin Par la métaphore du miroir, il soulignait la dimension réaliste primordiale, selon lui, dans le roman. Cependant, Stendhal a aussi été le premier à ponctuer ses romans d'intrusions d'auteur afin de se moquer de ses personnages et de briser l'illusion du réel. Par conséquent, on peut se demander si un roman doit chercher à faire oublier au lecteur que ses personnages sont fictifs Le romancier se doit-il donc de créer à tout prix des effets de réel afin que le lecteur soit transporté dans un univers fictionnel, ou au contraire est-il plus judicieux pour lui de briser cette illusion afin de rappeler sans cesse que le lecteur n'est confr.onté qu'à des êtres de papier, des conventions littéraires ? [...]
[...] En effet, le lecteur pourrait être tenté de voir en Fabrice un personnage noble et grand, un héros donc. Mais le narrateur intervient sans relâche, commente - en vue de les démystifier - les actes de son protagoniste. Ainsi, le lecteur est entraîné dans une démarche critique de distanciation: le roman lui apprend à ne pas s'identifier naïvement, à ne pas faire confiance à la fiction. [C. Jouer avec les codes littéraires] Enfin, un romancier peut briser l'illusion réaliste afin de divertir son lecteur. [...]
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