Madame Bouvillon, le roman comique, Paul Scarron, séduction du destin par la Bouvillon, Ragotin, femme, garçon, chevalier
Au XVIIe siècle, le roman se développe dans une société très hiérarchisée. Considéré comme un genre inférieur en regard du théâtre et de la poésie, il trouve cependant sa place grâce à l'apparition de personnages nouveaux qui provoquent le plaisir, l'admiration ou le rire du lecteur. L'un de ces personnages est, par exemple, le héros du roman comique qui parcourt la société de son temps pour en souligner les travers et les ridicules. Paul Scarron, écrivain français baroque du XVIIe siècle, écrit de 1651 à 1957 le Roman Comique. Le roman raconte les tribulations d'une troupe de comédiens sur le mode burlesque.
[...] Une tentative de séduction du Destin par la Bouvillon – Paul Scarron (1651) - En quoi cette scène relève-t-elle du comique ? Au XVIIe siècle, le roman se développe dans une société très hiérarchisée. Considéré comme un genre inférieur en regard du théâtre et de la poésie, il trouve cependant sa place grâce à l'apparition de personnages nouveaux qui provoquent le plaisir, l'admiration ou le rire du lecteur. L'un de ces personnages est, par exemple, le « héros du roman comique » qui parcourt la société de son temps pour en souligner les travers et les ridicules. [...]
[...] Tous ces éléments ne renvoient pas du tout à un portrait d'une ironie classique. C. Un portrait moral à peine esquissé Le portrait moral est, lui, cependant à peine esquissé. En effet, la Bouvillon n'est pas caractérisée directement comme on le voit à travers « pas de pudeur » (l.10). Les paroles et les mots excessifs « elle s'écria » (l.11), « elle cria » (l.24) soulignent son manque de retenue, de délicatesse. C'est seulement à travers ses actions que l'on devine le mieux le personnage et non à travers un portrait moral. II. Une scène comique A. [...]
[...] En effet, c'est un portrait qui est concentré sur le physique du personnage et qui met l'accent sur deux aspects : la rougeur et la corpulence. La rougeur caractérise alors toutes les parties du corps souvent soulignées par un intensif par exemple « fort » (l.1). L'auteur a même recourt à une comparaison exagérée pour désigner le rouge qui lui couvre le visage et la poitrine « tapabar d'écarlate » (l.9) et « rougir » (l.7). La corpulence, elle, est suggérée de manière saisissante par la description de la poitrine phrase longue et volumineuse. [...]
[...] Une scène de séduction comique Le comique de cette scène réside d'abord dans les manœuvres de séduction très lourdes de Madame Bouvillon, personnage rustre déjà caricatural. Par sa technique de rapprochement (l.1 et elle effraye le jeune homme, le Destin (l.4-5). Elle recourt également à la parole, mais celle-ci est totalement dénuée de délicatesse « s'écria » (l.11), pour solliciter son aide et le forcer au contact « lui tâtant les flancs ». Enfin, les détails triviaux comme « dos suant » ou « se remuant dans son harnais » se conjuguent à ses actions grossières pour offrir l'image d'une héroïne plus repoussante qu'attirante. [...]
[...] Ainsi, le comique de la scène transparaît à travers le personnage de la Bouvillon qui est rendu ridicule par le portrait caricatural qui en est fait et par l'échec de sa tentative de séduction du Destin. Ici, Scarron détourne les codes du roman traditionnel. En effet, la scène de séduction est un passage obligé des romans sentimentaux et souvent le portrait des personnages masculins, nobles, grands, sublimes, beaux, distingués, charmants est élogieux. Scarron s'est amusé à prendre le contre-pied du genre et offre une page parodique des romans traditionnels de son époque. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture