Le roman, tel qu'il est répandu dans la société moderne, peut être perçu comme le révélateur d'une double expérience : D'une part le roman est l'espace de la découverte et de la création (I), mais il est d'autre part le support d'un message dont il conviendra d'observer la variation des formes (II)
[...] Il faudra attendre encore ans pour voir apparaître la première écriture pictographique en Mésopotamie, au sein de la civilisation sumérienne. Vers 1400 av. JC, on assistera au passage de cette forme d'écriture symbolique (chaque signe désigne un objet ou un être) à la naissance de l'alphabet en Syrie et en Palestine. En 1050 av. JC, les Phéniciens disposent d'un alphabet de 22 lettres. Vers le 9ème siècle av. JC, les Grecs s'approprient l'alphabet en y ajoutant les voyelles, et forment ainsi la base de la plupart des alphabets du monde occidental moderne, dont le latin. [...]
[...] On peut s'intéresser plus particulièrement à trois aspects du roman qui relèvent de cette force symbolique. Ainsi le roman est tout d'abord une mise en relation des deux acteurs que sont l'auteur et le lecteur Par ailleurs, il induit inévitablement la découverte du plaisir mortel qu'est la lecture Enfin il associe la contemplation à l'imagination créative A. Le roman est tout sauf impersonnel. Il est en fait le médiateur entre son auteur et le lecteur, ce qui suppose une relation relativement intime et profonde. [...]
[...] Mais il n'en reste pas moins que la lecture d'un roman est et doit être avant toute chose un plaisir, sinon ce dernier n'aura pas rempli son but. A cette occasion il apparaît judicieux d'évoquer les droits fondamentaux du lecteur selon Daniel Pennac : 1. Le droit de ne pas lire Le droit de sauter des pages Le droit de ne pas finir un livre Le droit de relire Le droit de lire n'importe quoi Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible) Le droit de lire n'importe où 8. Le droit de grappiller Le droit de lire à haute voix Le droit de nous taire. [...]
[...] On peut en revanche considérer avec J.P. Sartre que tout intellectuel est, initialement, engagé, et le roman s'orientera donc inéluctablement vers la transmission, à travers ce même dialogue auteur-lecteur, d'idées précises. L'enjeu du texte sera alors pour son auteur de convaincre celui qui le lit. A cette fin il mettra en oeuvre les nombreux moyens rhétoriques que la langue met à sa disposition, pour tenter d'attirer le lecteur à son point de vue, à sa conception du monde ou d'un problème spécifique. [...]
[...] Le simple acte de lecture est par conséquent aussi une création, ce qui montre que le roman, par l'évasion intellectuelle, valorise la liberté, la liberté d'y voir chacun quelque chose de différent et d'unique. Le roman est donc une création qui en plus d'être unique par son existence, est unique par l'infinie variété des interprétations qu'elle va entraîner. On constate donc que le roman comprend une très forte part de symbolisme. Mais au-delà d'une perception très abstraite il faut aussi observer qu'il est porteur d'un message, et que ce message aura une importante influence, au niveau de la forme comme du fond, sur le roman. [...]
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