Rôles de la peinture et de la littérature dans la genèse du paysage classique

Résumé du document

La notion de paysage est apparue au XVe siècle en Europe, principalement dans les pays du Nord tels que les Pays-Bas, l'Allemagne et le Danemark. D'un point de vue étymologique, et ce, aussi bien, dans les langues latines que dans les langues anglo-saxonnes, le mot "paysage" est dérivé du mot "pays". La notion de paysage désigne l'organisation de différents caractères, de différentes formes dans un espace territorialement limité, appelé un "pays". Il apparaît ici intéressant de souligner la distinction majeure que l'on trouve entre les deux notions. Cette distinction avait d'ailleurs été affirmée par Alain Roger qui disait : "Le paysage est soumis à la subjectivité de l'artiste, contrairement au pays qui est objectif."

Nous allons alors ici nous intéresser à l'"artialisation" du paysage. C'est Alain Roger, en reprenant l'idée originaire de Montaigne, qui a donné un sens à ce mot qui peut être défini comme étant une notion philosophique désignant l'intervention de l'art dans la transformation du paysage, de la nature. Nous allons alors étudier comment le paysage a pu être "artialisé". Pour cela, nous nous intéresserons au paysage classique et aurons comme bornes temporelles l'Antiquité classique et le XVIIIe siècle.

Extraits

[...] Rôles de la peinture et de la littérature dans la genèse du paysage classique La notion de paysage est apparue au XVe siècle en Europe, principalement dans les pays du Nord tels que les Pays-Bas, l'Allemagne et le Danemark. D'un point de vue étymologique, et ce, aussi bien, dans les langues latines que dans les langues anglo-saxonnes, le mot « paysage » est dérivé du mot « pays ». La notion de paysage désigne l'organisation de différents caractères, de différentes formes dans un espace territorialement limité, appelé un « pays ». [...]

[...] L'artialisation du paysage par la peinture À la différence du pays qui lui est totalement objectif, la notion de paysage est un objet esthétique. Le paysage ne correspond donc pas à un fait naturel. On retrouve ici la distinction étudiée par Alain Roger portant sur le caractère objectif du pays et subjectif du paysage. En effet, le paysage, mis au service de l'art notamment à travers la peinture, comme nous allons l'étudier à présent, est « artialisé ». Il apparaît effectivement que le paysage est l'essence même de la créativité de l'artiste. [...]

[...] Les éléments principaux tels que la mythologie étaient des éléments beaucoup plus récurrents et c'est ainsi que certains grands paysagistes, tels que Claude Lorrain, devaient fortement s'inspirer de ces thèmes pour que leur art soit plus en adéquation avec leur époque. Pendant très longtemps, l'utilité de la représentation du paysage n'était qu'orientée vers la nourriture qu'elle offrait aux hommes et les menaces qu'elle présentait. C'est aux XVe et XVIe siècles que cette vision du paysage a évolué et a ainsi bousculé les codes de la peinture le représentant. À la Renaissance, la finalité première de l'art était d'être beau. C'est ainsi que la représentation du paysage par la peinture a été de plus en plus magnifiée. [...]

[...] Notamment par Joachim Patinir avec sa toile Le repos pendant la fuite en Égypte de 1520 dans laquelle le paysage que l'on peut observer est largement mis en avant et présente notamment la Vierge et Jésus. L'« artialisation » du paysage semble ici puiser sa source dans la volonté du peintre d'idéaliser le paysage, de le rendre volontairement beau. À présent, nous allons nous intéresser à un autre type d'art permettant l'« artialisation » : le genre littéraire et plus particulièrement la poésie (II). [...]

[...] La reverdie, par exemple, est un genre poétique du Moyen Âge qui a beaucoup utilisé le paysage dans son art. Souvent, les poètes de ce genre utilisaient la nature afin d'établir un parallèle avec l'amour, et ce, notamment en décrivant un cadre printanier et fleuri des différents paysages. Conclusion Au regard de notre développement, nous pouvons conclure en affirmant que l'art, sous ses différentes formes, a permis la genèse du paysage classique. Premièrement, la peinture a joué un rôle majeur dans l'« artisalisation ». [...]