Malgré son apparition tardive, le roman a su devenir l'un des genres littéraires les plus importants, sinon le plus important. La plupart des grands écrivains furent également de grands romanciers, et devenant la grande diversité de leurs romans, on peut se demander quelle en est la caractéristique commune. Alain Robbe-Grillet, dans Pour un nouveau roman, nous donne une partie de la réponse. Il affirme : "Un roman, pour la plupart des amateurs ? et des critiques ? c'est avant tout une histoire. Un ''vrai romancier'' c'est celui qui sait raconter une histoire."
Ainsi, on peut se demander si l'art d'écrire un roman se définit bien par l'art de raconter une histoire (...)
[...] En effet, à ses origines déjà, le roman avait pour but de raconter une histoire, l'histoire paraissant indissociable du roman, puisque tous les genres de roman, malgré leur diversité, racontent une histoire. Toutefois, s'il est vrai que la notion du roman est étroitement liée à celle d'histoire, on ne peut pas non plus réduire le roman à la simple narration d'une histoire. Tout d'abord, même si dans un roman, le récit donc l'histoire tient une place importante, on y trouve également des descriptions, des discours, des dialogues. Stendhal affirme: Le roman est comme un miroir que l'on promène le long d'un chemin. [...]
[...] On voit donc que même si l'histoire, la narration est très importante dans le roman, la place des autres éléments, la description par exemple, n'est pas non plus à négliger. On constate également que si une histoire est présente dans tous les romans, elle n'a quelquefois pas la place principale. Le cas de Jacques le fataliste de Diderot en est un bon exemple. Il s'agit bel et bien d'un roman, pourtant, l'intrigue n'y est pas vraiment importante, elle est juste un prétexte au roman: on a juste deux personnages qui voyagent on ne sait où (l'auteur s'amuse à ne jamais donner leur destination à son lecteur). [...]
[...] Il ne faut pas oublier que même si roman et histoire sont liés, on ne peut ni réduire un roman à une histoire, ni réserver l'histoire au roman. Au terme de cette analyse, on voit que l'opinion générale selon laquelle un ''vrai romancier'', c'est celui qui sait raconter une histoire est plus ou moins fondée. Car s'il est vrai que de ses origines à nos jours, le roman a toujours raconté une histoire et qu'un roman, quel que soit son genre, n'a aucun sens sans intrigue, on ne peut pas non plus le limiter à une simple histoire. [...]
[...] C'est pourquoi ce roman fut un énorme succès populaire à son époque, et que personne ne lui refuse le titre de roman. De plus, les goûts des lecteurs varient: un romancier, s'il veut plaire, doit prendre en compte ces changements de goût. Ainsi, Le Roman de la momie, de Théophile Gaultier a été écrit à l'époque des grandes découvertes en Égypte, qui suscitaient un fort engouement auprès du grand public. On voit donc que c'est le public qui, selon la faon dont il le reçoit, décide du sort d'un roman. [...]
[...] Or, le récit, c'est bel et bien le fait de raconter une histoire, une fiction. L'apparition du mot roman pour désigner un genre littéraire nous vient du moyen-âge. À l'origine, le terme désigne un récit d'abord en vers, puis en prose écrit en langue commune, appelée langue romane, et non plus en latin. Le roman désigne alors des histoires de chevaliers légendaires qui vivent des aventures merveilleuses. On pense aux romans de Chrétien de Troyes et plus particulièrement à Perceval ou le Roman du Graal qui est le premier véritable roman qui a servis de modèle aux romans à venir. [...]
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