Le rire est perçu différemment selon les individus et les époques, car chacun possède sa propre distanciation par rapport à l'événement, et chaque époque possède ses propres principes et culture. C'est pour cela qu'il est primordial de s'intéresser au rieur, et aux conditions du rire. Les causes du rire chez Diderot sont variées et elles remplissent une double fonction qui est celle de divertir et de critiquer. De plus, le comique dans Jacques le fataliste est comparable à celui que l'on peut trouver chez de grands auteurs tels que Sterne, Rabelais, Molière ou Voltaire...
[...] Il cherche à atteindre un but que l'on ne peut comprendre qu'en lisant l'œuvre sous l'angle de la dérision et de la parodie. De plus, dans Jacques le fataliste, Diderot rit d'une doctrine qui est la sienne, en tournant en dérision Jacques qui apparaît parfois comme un double de l'auteur. Il se moque volontiers des théories de Jacques comme par exemple page 38, où le chirurgien fait tomber sa compagne à qui Jacques explique pour la consoler que rien n'est de la faute de personne, et "qu'il était écrit là haut qu'aujourd'hui, sur ce chemin à l'heure qu'il est M. [...]
[...] Jacques veut apaiser la querelle entre l'hôtesse et deux homes accusés d'avoir maltraités "sa Nicole". Tout laisse penser que Nicole est la fille de l'hôtesse jusqu'à ce que Jacques et le maître se rendent compte de leur erreur. Le maître et Jacques se placent au même niveau que le lecteur et le narrateur. Ils observent la scène avec suffisamment de recul pour pouvoir rire. Ne dit-on pas que celui qui rit, c'est celui qui sait ? Ce rire à l'intensité maximale est donc le fruit d'une situation comique qui est l'élément déclencheur du rire. [...]
[...] Cette question s'avère primordiale dans une étude du rire. En effet, l'étude du rire passe par l'étude de la personne qui rit mais aussi des conditions dans lesquelles le rire se fait, des causes du rire, et aussi de la manière de rire. Dans Jacques le fataliste, le rire se situe à plusieurs niveaux : Il y a le niveau interne, celui de l'histoire même de Jacques et de son maître où les rires sont ceux des personnages Le second niveau est le niveau de l'auteur, qui a presqu'un statut de personnage mais qui n'est pas sur le même plan, pas dans la même dimension que ceux-ci. [...]
[...] Le rire se porte sur les personnages avec un regard ironique et moqueur. Pour se moquer, il faut en effet avoir du recul et le lecteur tout comme Diderot ont le recul nécessaire là où les personnages ne l'ont pas. Ainsi, ce qui ne paraît pas matière à rire au niveau des personnages, l'est pour un lecteur qui a une vue surplombante de l'œuvre. En fait, les personnages se trouvent en quelque sorte dans la même position que Jacques dans l'épisode du bourreau : le lecteur et l'auteur savent ce que les personnages ignorent. [...]
[...] Nous pouvons prendre l'exemple de la marquise des Arcis qui se jette tragiquement aux pieds de son mari pour demander le pardon. Là, le rire se crée grâce à la distance que prend le lecteur par rapport à la Marquise des Arcis qui exagère. Le burlesque Le burlesque est aussi très intéressant à étudier puisqu'il est l'explication de choses sérieuses par des expressions plaisantes et ridicules. Le burlesque allie la noblesse du sujet à la bassesse du ton adopté. Prenons l'exemple du Marquis des Arcis qui est un personnage burlesque par excellence. [...]
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