A la lecture de ce poème, on se rend compte que l'écriture rimbaldienne est très novatrice, mais il reste des points d'ancrage à une tradition notamment sur le thème de la sensualité. Ainsi, nous nous demanderons quelle est la particularité de l'univers organisé par Rimbaud ? Dans une première partie, nous étudierons la mise en scène de l'univers du poème, puis nous nous interrogerons sur une éventuelle inscription de l'esthétique de ce poème dans une tradition. Enfin, dans une dernière partie, nous montrerons l'originalité fondamentale de l'écriture rimbaldienne et sa signification par rapport au thème du poème
[...] Mais, ce dépassement s'effectue à partir d'actions contingentes, la recherche des poux. B. L'expression d'un conflit non-exprimé Ainsi, il y a un rapport de force entre la réalité empirique et la réalité fantasmée. C'est ainsi que l'on peut comprendre le dernier vers : " sourdre et mourir sans cesse un désir de pleurer La douleur qu'éprouve l'enfant (le côté empirique de la réalité), est confrontée au plaisir de cette même douleur (le côté fantasmé de la réalité). Toutefois, il n'y a pas de relation directe entre le signifié et l'expression du conflit. [...]
[...] Il y a une ambiguïté sur la notion de sœurs (religieuses, ou non). Le bruit que font les ongles en tuant les poux rythment la rêverie de l'enfant crépiter Parfois, les sœurs humectent leurs lèvres et rattrapent la salive à temps, d'où l'interrogation salives reprises sur la lèvres ou désirs de baisers C'est ainsi que partagé entre le bien-être d'avoir ses cheveux caressés et la douleur des cheveux tirés par les sœurs, il " se sent, selon la lenteur des caresses sourdre et mourir sans cesse un désir de pleurer Mais, toute cette scène est complétée par une évocation de la nature (fleurs, rosée, végétaux et par une écriture poétique nouvelle. [...]
[...] L'importance des sensations est très certainement inspirée de Baudelaire. Enfin, la dernière strophe indique la conclusion du poème avec l'adverbe : " Voilà " l'influence de Baudelaire sur le thème de la Paresse (écrit avec une majuscule, avec la référence au vin) est évidente. B. La sensualité Les sensations sont liées, un peu parfois à la manière de Baudelaire. Ainsi, Rimbaud unit l'ouïe et l'odorat au vers 9 : " Il écoute chanter leurs haleines craintives " ou au vers 13 - 14 : " les silences parfumés Le goût est mêlé à des sensations visuelles : " de longs miels végétaux et rosés La vue est d'ailleurs bien représentée puisque presque toutes les couleurs sont passées en revue : " rouges, blancs, argentins, bleu, rosés, noirs " De plus, Rimbaud réussit à dépasser le cadre strict de la signification des mots pour évoquer des sensations encore plus aériennes. [...]
[...] La construction rimbaldienne A. La structure du poème La structure du poème peut être rapprochée d'une certaine esthétique baudelairienne. Ainsi, les deux premiers vers constituent une proposition subordonnée CC de temps. On peut retrouver ce schéma dans certains poèmes des Fleurs du Mal et notamment dans " Parfum exotique " : Quand les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne, Je respire l'odeur de ton sein chaleureux, ( ) Quand le front de l'enfant, plein de rouges tourmentes, Implore l'essaim blanc des rêves indistincts, Les thèmes abordés par le poème sont construits progressivement. [...]
[...] Ce décalage est renforcé par l'étrange présentation des deux sœurs. C. Les sœurs, éléments fantastiques ? En effet, celles-ci font plus penser à des succubes, à des sorcières qu'à des personnes réelles. La première hésitation est donc l'hésitation sur le statut ou non de religieuse. L'adjectif " grandes " entretient l'ambiguïté. Mais, la présentation se fait surtout par de légers détails : leurs haleines avec un pluriel et un qualificatif étrange : " craintives " leurs cils noirs, couleur à connotation négative mais surtout leurs doigts. [...]
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