"La poésie n'est sensible au coeur et intelligible à l'esprit que par une certaine combinaison de mots, en quoi elle assume une réalité incomparable à aucune autre", Pierre Reverdy

Résumé du document

La poésie était déjà perçue par le monde antique comme l'art de créer un univers différent par un langage élevé. Selon Pierre Reverdy, "La poésie n'est sensible au coeur et intelligible à l'esprit que par une certaine combinaison de mots, en quoi elle assume une réalité incomparable à aucune autre". Pierre Reverdy la perçoit donc comme un art d'invoquer des mots et d'évoquer énormément à l'esprit de ceux qui la lisent. On pourrait justement se demander en quoi l'auteur voit la poésie comme une si grande évocatrice. Nous pourrions tout d'abord nous intéresser à la réalité particulière dont parle l'auteur et après cela, nous pourrons analyser l'évocation de ces sensations et de ces sentiments (...)

Extraits

[...] D'autres fois, Apollinaire a disposé ses vers en fonction de leur importance : dans le Pont Mirabeau, le lecteur est particulièrement sensible à l'expression du temps, les vers relatifs au temps sont placés singulièrement et se détache des autres : vienne la nuit sonne l'heure, les jours s'en vont je demeure On peut donc dire que la forme et la place des mots dans sa combinaison sensibilise le lecteur et l'attire spécifiquement La sensibilité par les mots Pour finir, on pourrait s'intéresser à la recherche d'un langage particulier poétique. La poésie joue avec les mots, qui donnent une réelle force au poème. [...]

[...] Dans Le rat qui s'était retiré du monde, La Fontaine utilise une personnification, comme il en a l'habitude avec des animaux, pour représenter le rat comme le moine, représentant de l'Eglise catholique. La Fontaine dénonce ici le refus des moines à donner de l'argent pour aider le roi et le pays contre la guerre. Il utilise donc la poésie et cette personnification, et rend le rat pathétique et ignoble, avec ironie si secourables un moine ? Charitable ! afin de susciter aussi chez le lecteur une certaine répugnance de ce personnage, jusqu'à déclarer ouvertement et explicitement qui était le personnage ridicule. C'est donc une forme de clé pour convaincre les gens. [...]

[...] Ce lieu, apparemment anodin, devient alors la source de sentiments. Le poète a donc procédé à une opération poétique, dont parle Pierre Reverdy, qui vise à extraire d'un objet une beauté inattendue, qu'il façonne en créant une source de sensations et de sentiments La place des mots invoque les sens Le poète joue aussi sur la forme du poème et sur la place des mots dans celui-ci, pour mettre en valeur certains aspects du poème et sensibiliser le lecteur. La forme du poème est habituellement destinée à inspirer une certaine respiration : les poèmes sont souvent séparés par des strophes et des espaces, et certains mots sont parfois mis en valeur par des enjambements comme un poème de Baudelaire Les petites vieilles destiné à Victor Hugo, où dans un vers, le poète écrit ces yeux sont des puits faits d'un million de larmes et le mot larmes est un enjambement destiné à insister sur lui-même. [...]

[...] Par exemple, dans Le Balcon, tout le poème est fondé sur le champ lexical des sensations et des sentiments : plaisirs beauté caresses douceur charme je buvais son souffle langoureuses baisers : tout son vocabulaire est sensible au cœur car il rappelle les sentiments de celui-ci ou le transporte dans des souvenirs. A l'inverse dans Une de Paul Eluard dans Capitale de la Douleur, le poème évoque ici une certaine pitié face à une certaine souffrance, le vocabulaire est déconcertant : fureur fatigue me défigure larmes perdu Le vocabulaire joue donc un rôle important pour rapprocher le poème et son lecteur. [...]

[...] Selon Pierre Reverdy, La poésie n'est sensible au cœur et intelligible à l'esprit que par une certaine combinaison de mots, en quoi elle assume une réalité incomparable à aucune autre Pierre Reverdy la perçoit donc comme un art d'invoquer des mots et d'évoquer énormément à l'esprit de ceux qui la lisent. On pourrait justement se demander en quoi l'auteur voit la poésie comme une si grande évocatrice. Nous pourrions tout d'abord nous intéresser à la réalité particulière dont parle l'auteur et après cela, nous pourrons analyser l'évocation de ces sensations et de ces sentiments. [...]