« Mon rêve familier » est extrait du premier recueil de Paul Verlaine, Les poèmes saturniens, datant de 1886. Les poèmes saturniens sont composés de quatre sections : Melancholia, Eaux-fortes, Paysages et Caprices.
« Mon rêve familier » appartient à la première section : Melancholia qui rend sensible un état d'âme et évoque des souvenirs.
Ce poème suit les règles d'une forme fixe : le sonnet.Il est donc constitué de deux quatrains et deux tercets d'alexandrins aux rimes embrassées avec alternance de rimes féminines et masculines selon un schéma traditionnel. Si le rapport entre le sonnet et la musique est prégnant depuis le XVI ème siècle, Verlaine lui confère une musicalité bien particulière.
[...] cesse d'être un problème Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant. Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l'ignore. Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore, Comme ceux des aimés que la vie exila. Son regard est pareil au regard des statues, Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a L'inflexion des voix chères qui se sont tues. Paul Verlaine (Poèmes saturniens) Explication Introduction Mon rêve familier est extrait du premier recueil de Paul Verlaine, Les poèmes saturniens, datant de 1886. [...]
[...] Son indétermination laisse planer le mystère. La reprise de et que et qui s'apparentant à une anaphore souligne la réciprocité de cet amour par la répétition des termes et le jeu des sonorités. La reprise au vers 3 de Et qui provoque un effet d'insistance. La locution adverbiale chaque fois fait écho au souvent du premier vers pour insister encore sur la fréquence de la vision. La locution ni tout à fait introduit la nuance qui va s'accentuer au vers suivant. [...]
[...] L'allitération en insiste sur la moiteur de son front blême qui donne au poète un air maladif ou plutôt manifeste sa tristesse inquiète. Elle seule isole encore plus la femme, son caractère unique tout en l'associant à la mélancolie du poète avec le participe présent en pleurant Son existence est onirique. Dans le premier vers du premier tercet le rythme est à nouveau troublé par l'introduction du dialogue. Il a pour but de poser une interrogation sur la réalité physique de la femme. Question qui reste sans réponse. [...]
[...] Au vers suivant l'interrogation : son nom ? accroît le mystère. En effet il est impossible de nommer cette silhouette évanescente qui ne reste qu'un souvenir réel ou irréel (cela reste une énigme). Cependant l'antithèse opposant doux à sonore ravive l'ambiguïté. De plus ces deux adjectifs relatifs à l'ouïe jouent sur la musicalité. Cette rime impaire et qui joint la suivante dans une comparaison va faire l'objet d'une nouvelle opposition. D'abord on constate un élargissement puisque de la femme on passe au pluriel avec les aimés La majuscule de la Vie en souligne l'importance en opposition avec le verbe exila qui apparaît comme un euphémisme pour évoquer la mort. [...]
[...] Les poèmes saturniens sont composés de quatre sections : Melancholia, Eaux-fortes, Paysages et Caprices. Mon rêve familier appartient à la première section : Melancholia qui rend sensible un état d'âme et évoque des souvenirs. Ce poème suit les règles d'une forme fixe : le sonnet. Il est donc constitué de deux quatrains et deux tercets d'alexandrins aux rimes embrassées avec alternance de rimes féminines et masculines selon un schéma traditionnel. Si le rapport entre le sonnet et la musique est prégnant depuis le XVIème siècle, Verlaine lui confère une musicalité bien particulière. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture