Diderot, Denis (1713-1784), philosophe et écrivain français, le maître d'œuvre de l'Encyclopédie et l'un des principaux représentants de l'esprit des Lumières.
Diderot est un auteur aux talents multiples. Toujours audacieuse, son œuvre touche à tous les genres et se développe dans différents domaines : la science, la philosophie et l'esthétique. Surtout admiré en son temps comme directeur de l'Encyclopédie, il est aujourd'hui considéré comme l'un des écrivains les plus novateurs du siècle des Lumières. Il en incarne l'esprit par son matérialisme athée, par sa volonté de dénoncer les préjugés et par sa confiance en la raison.
À la suite d'un entretien avec Diderot sur l'origine matérielle de l'univers, d'Alembert, mathématicien collaborateur de l'Encyclopédie, passe une nuit éprouvante au cours de laquelle il rêve à voix haute sur le sujet. Alors qu'il contestait les positions matérialistes de son ami, il en devient, par son rêve, le porte-parole inspiré. Inquiète, Mlle de Lespinasse, chez qui il loge, fait appel au célèbre médecin Bordeu et lui fait part des propos de son hôte qu'elle juge délirants, mais qu'elle a pris soin de noter, et qui continuent pendant la visite du médecin. Bordeu lui explique le sens des propos visionnaires du mathématicien et confirme le bien-fondé des hypothèses matérialistes qu'elle formule.
[...] Les conditions de leur rencontre sont peu connues. La personnalité du médecin, la notoriété dont il jouit à Paris peuvent expliquer sa présence aux côtés de mademoiselle de Lespinasse. Mais c'est au travers des thèmes abordés par le philosophe que se révèle la portée de l'œuvre bordévienne : l'importance de la sensibilité, le rôle du système nerveux, l'importance des fibres, la hiérarchie fonctionnelle des organes constituent les principes fondamentaux de l'œuvre de Bordeu. Présentation (identité, contexte). Contexte La philosophie de l'Encyclopédie a évolué au cours des vingt années de l'édition du dictionnaire raisonné de 1751 à 1765 et on peut considérer Le Rêve comme un de ses aboutissements. [...]
[...] Sans Dieu, comment fonder la morale ? Diderot répond que pour distinguer le juste et l'injuste il suffit de suivre la nature et d'écouter son instinct. L'athée règle son comportement sur ses besoins, sa sensibilité et le bien commun. La société humanise les tendances individuelles et doit subordonner les intérêts privés à l'intérêt général (même si l'ignorance pervertit les règles naturelles de la société et crée fanatisme et inégalité). Diderot n'est pas opposé à la propriété si elle est fondée sur le travail. [...]
[...] La morale n'est pas absolue. Elle dépend de notre physiologie (dans un monde d'aveugle le vol serait puni plus sévèrement) mais aussi chaque nation se fait la sienne. Diderot prône un naturalisme utilitaire, une morale réconciliée avec la nature. Ce qui est premier est l'égoïsme et aussi la cruauté (principe d'énergie). Chaque homme cherche d'abord son plaisir et cherche à éviter la douleur mais il faut bien voir qu'il existe aussi du plaisir à secourir un malheureux ou à s'occuper de ses enfants. [...]
[...] Il s'agit, au départ, d'adapter la version anglaise de l'Encyclopédie (Cyclopædia) de Chambers, mais l'intervention de Diderot et de ses collaborateurs va bien au-delà d'une simple adaptation. Non seulement Diderot nourrit cette entreprise de sa propre pensée scientifique et philosophique au prix d'un travail acharné mais, de surcroît, il en assure vigoureusement la défense lorsqu'elle est l'objet d'attaques et d'interdictions diverses. Voir Encyclopédie (de Diderot et d'Alembert). Parallèlement à ce travail collectif, Diderot poursuit ses projets personnels. Les Bijoux indiscrets, roman libertin et satirique, est publié anonymement en 1748. [...]
[...] Il y a là quelque chose de BAROQUE qui ruine la stabilité CLASSIQUE. Et c'est une apologie de l'indétermination qu'il s'agit, quand d'Alembert fusionne les 4 règnes (minéral, végétal, animal) et les 4 éléments (terre, eau, air, feu) qui divisaient normalement la matière. L'évocation du ruban coloré que produit la machine du père Castel (jésuite qui avait inventé pour les sourds un clavecin oculaire où les notes correspondaient aux sept couleurs primitives) est utilisée afin de montrer que deux réalités, les couleurs et les sons, se substituent l'une à l'autre, tout en conservant la même fonction, ce qui montre que chacune n'a rien de spécifique : "rien n'est de l'essence d'un être particulier". [...]
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