Ariane Mnouchkine, fonction politique du texte théâtral, politique, Ubersfeld, Plassard, Christian Biet, Pierre Larthomas, Diderot, Beckett, Ionesco, action de la société
Jean-Paul Sartre pose le lien indéfectible qui unit la littérature, ses auteurs à son époque : L'écrivain est en situation dans son époque : chaque parole a des retentissements. Chaque silence aussi. Ancré dans une époque dans la société, l'auteur joue avec le contexte historique qui l'entoure, lui-même régi par la politique. Par politique, on entend un rapport à la cité, polis, à la société, comme un ensemble de règles qui permettent de conduire les affaires de l'État et organiser la société des hommes de la manière la plus harmonieuse. Le monde n'étant pas une utopie, le théâtre acquiert alors une place particulière. Le théâtre, genre littéraire avec un ensemble de règles divisé en actes et scènes se présentant sous forme de répliques est un art public par excellence.
[...] En plus de cette réflexion, les codes de la mise en scène sont remis en question avec le metteur en scène de Torreton qui montre un théâtre dans le théâtre avec les trois coups faits par Scapin devant le rideau fermé pour l'ouverture de l'acte III. Par ailleurs, le drame romantique revisite les codes des genres théâtraux en liant « le sublime au grotesque » selon Hugo. Il brise les conventions classiques, il réécrit l'Histoire tout en dressant le portrait d'un héros mélancolique et désenchanté face à l'impossibilité de vivre dans une société qui ne laisse pas de place aux ambitions de liberté d'une jeunesse en révolte. Nous retrouvons aussi l'influence du progrès scientifique dans le théâtre qui enjoint le dramaturge à revisiter les codes du théâtre. [...]
[...] Ainsi, avec la double énonciation les spectateurs interprètent le raisonnement de l'acteur de diverses façons. La scène judiciaire entre Créon et Médée dans Médée de Corneille invite à réfléchir sur l'autorité à travers cet échange de répliques virulentes : « si tu prononces en juge, instruit l'affaire, si tu agis en roi, ordonne ». Un autre élément caractéristique du texte théâtral est son genre. En prenant comme exemple la comédie, le rire permet d'inverser les rôles prédéfinis dans la société. Dans les fourberies de Scapin, c'est le valet qui a le rôle principal et qui fait preuve d'ingéniosité, comme le déclare Scapin : « il y a peu de choses qui me soient impossibles » (Acte scène 2). [...]
[...] La seule solution serait alors de se « pendre » comme le proposent Vladimir et Estragon dans En attendant Godot. Le théâtre peut toucher et comprendre chaque être humain. Pierre-Aimé Touchard Dionysos, Apologie pour le théâtre l'homme a un besoin de liberté, mais est gêné et même censuré dans sa liberté d'agir : le théâtre permet alors au spectateur une compensation à ce que la vie implique des limites ou d'interdits. Le lecteur ou spectateur prend le rôle d'un narrateur omniscient qui pourrait commenter les agissements de chacun. [...]
[...] C'est le cas dans Iphigénie de Racine qui enjoint une réflexion philosophique sur la quête de soi avec notamment « Remise dès l'enfance en des bras étrangers, » (Acte II scène le public peut se reconnaître dans cette quête d'identité. III. L'action de la société et le pouvoir sur le théâtre Lorsque le dramaturge écrit, il est ancré dans une société qui détermine sa façon d'écrire. Le théâtre peut alors être vecteur d'une idéologie, mais aussi s'interroger sur lui-même. La société détermine les choix dans les mots et la représentation. Ces choix se fondent sur les valeurs (esthétiques, morales, idéologiques) d'une époque ou d'un milieu qu'une autre époque, un autre milieu peuvent rejeter. [...]
[...] Ainsi, pour les spectateurs contemporains à Anouilh, Antigone incarne la Résistance de la Seconde Guerre mondiale. En effet, la scène de l'affrontement avec Créon à propos de l'absence d'enterrement de son frère Polynice est significative. Antigone, héroïne tragique, s'entraîne vers sa propre mort en s'opposant à Créon et au sort qu'il réservait à Polynice, elle s'oppose au pouvoir et lui reprochant d'avoir fait le choix de gouverner avec des répliques courtes et vives. Dans le théâtre révolutionnaire, on peut notamment retrouver les influences sur siècle des Lumières. [...]
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