Nous aborderons dans une première partie la condition du valet au XVIIIème siècle, en parallèle avec celle de Figaro dans la pièce ; puis nous montrerons comment se manifeste l'opposition 'Comte/Figaro' du point de vue de la forme, et qu'est-ce qui la rend possible ? Mais finalement, la dualité entre le Comte et Figaro se manifeste surtout sur le plan de l'intrigue, doit-on y voir une véritable critique sociale de la part de Figaro, où ne doit-on pas voir simplement dans l'attitude révolutionnaire de Figaro, un homme qui tient à défendre son bonheur personnel ?
[...] Que ce soit dans le Barbier de Séville ou dans le Mariage de Figaro, le langage est une joute où rivalisent maître et valets. Par exemple, dans le Barbier de Séville, acte II, scène 6 : Le Comte prétend ne pas savoir jouer de la guitare, Figaro lui lance : Est-ce qu'un homme comme vous ignore quelquechose ! ce compliment est à double entente, il dissimule sous l'éloge que fait Figaro au Comte, une pique à l'égard des nobles à qui leur naissance tenait lieu de talent. [...]
[...] L'aparté rend les spectateurs témoins de la relation conflictuelle entre maître et valet. Sous la feinte obéissance se révèlent l'insolence ou la révolte des seviteurs. Ainsi, le valet maîtrise le langage, et même parfois celui du maître, à plusieurs reprises Figaro réussit à mener le dialogue à son propre intérêt, et ceci de par sa maîtrise de la parole, qui, comme nous l'avons dit, lui permet de se révolter auprès du Comte. Ainsi, ne peut pas se demander, si Figaro ne devient pas le véritable maître du jeu ? [...]
[...] On utilise en effet son histoire dans deux actes. Dans le Mariage de Figaro, c'est au profit de la fiction : (acte III, scène 12 à 16 Acte scène 3). Finalement, Figaro a changé psychologiquement et dramatiquement, mais il est le même moralement et socialement. La relation maître / valet, semble, elle, avoir changée mais en fait l'affrontement était déjà présent dans le Barbier de Séville, sauf que Figaro n'était pas pris au sérieux, il a donc ici acquis de l'importance, grâce à l'intrigue du Mariage. [...]
[...] Mais, tout de même, on ne peut parler d'échange de position sociale. Figaro n'a pas d'ascension sociale, contrairement à ce que les critiques ont pu dire. Comme Beaumarchais semble montrer dans sa préface, Figaro acquiert un nom, un passé, et dans le Mariage, il est véritablement considéré comme un individu, qui pendant toute une journée cherche par tous les moyens à assurer son Mariage. Ainsi, il n'y a pas pour Figaro d'ascension sociale, et on ne peut donc pas dire qu'il prend la place du Comte. [...]
[...] Donc, même si la critique sociale est bien présente dans la pièce, il faut avant tout se rappeler ce qui la motive. Si Figaro est présenté comme un effronté et un meneur de jeu, et ceci dès le Barbier de Séville, c'est avant tout, parce qu'il pense à son bonheur personnel, à son Mariage avec Suzanne, celle qu'il aime. Figaro va loin, il se met même en conflit avec son Maître, il ment, organise des plans d'intrigue en vue d'avoir le dernier mot, les moyens qu'il met en jeu pour satisfaire ses désirs sont grands, provocateurs et critiques pour l'époque. [...]
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