Littérature, Les Regets, Joachim du Bellay, poésie lyrique, Rome, La Pléiade, recueil de poèmes, lyrisme, sarcasme, subjectivité, exil, autobiographie, souffrance, Italie
Au XVIe siècle, le latin prédomine encore dans la majorité des ouvrages littéraires, alors que le français commence à peine à être considéré comme une langue noble. Dans ce contexte, un groupe de huit poètes français se forme avec l'intention de revaloriser cette langue, et d'en faire la langue littéraire par excellence : c'est la naissance du mouvement de la Pléiade. Pour rivaliser avec le latin, l'un de ses fondateurs, le poète français Joachim du Bellay, né en 1522 et mort en 1560, se rend à Rome en 1553, et y rédige l'une de ses oeuvres les plus célèbres, Les Regrets. Ce recueil de poèmes, composé de 191 sonnets, rend compte de l'expérience de l'écrivain durant son séjour à l'étranger, avec lyrisme et sarcasme.
[...] Cette combinaison entre la subjectivité du poète et le thème de l'exil, fait apparaître un nouveau sujet : une vision universelle à laquelle le lecteur peut s'identifier, selon laquelle la vie est un voyage. [...]
[...] D'une part, le poète souffre de l'exil, et adopte un ton plaintif et de lamentation lorsqu'il évoque son séjour hors de sa patrie. Il a fréquemment recours à l'élégie, c'est-à-dire à l'expression de sa souffrance et de son malheur dans la poésie, nous pouvons par exemple citer le dernier tercet du sonnet 24 : « Les regrets, les ennuis, le travail, et la peine, le tardif repentir d'une espérance vaine, Et l'importun souci, qui me suit pas à pas ». [...]
[...] Tout d'abord, nous verrons dans quelle mesure Rome est la source d'inspiration de l'auteur. Puis, nous analyserons comment Du Bellay s'imprègne de Rome et dans quelle mesure ses sonnets démontrent que la ville fait partie de lui, donc de son « moi ». Enfin, nous étudierons comment la forme du poème en sonnets et en alexandrins a une corrélation directe avec Rome, et est donc indissociable du « moi ». D'une part, Rome est le réel sujet du recueil puisque ce voyage est ce qui pousse Joachim du Bellay à écrire sur ce qu'il ressent. [...]
[...] Les émotions de l'auteur sont au cœur de l'œuvre, et donnent un caractère intime à la description de ses sentiments. À plusieurs reprises, ses émotions se ressentent à travers certains procédés stylistiques comme la métonymie, je cite le sonnet IX : « France, mère des arts, des armes et des lois ». L'opposition entre « arts » et « armes » traduit une confusion. L'auteur multiplie également les questions rhétoriques, et nous donne une nouvelle fois accès à ses pensées et aux émotions qui en découlent, comme dans le sonnet 31 « Quand reverrai-je ? [...]
[...] Il évoque au sonnet XXXI sa « maison », son « petit village », la « cheminée », mais aussi sa famille, on lit « mes aïeux » et « parents ». Ces champs lexicaux montrent toute la dimension personnelle qu'il souhaite donner à son écriture : il parle de sa vie. Rome ne sert ici qu'à pouvoir comparer et introduire des éléments de sa vie, mais n'est pas le sujet principal des poèmes. Le « moi » ne peut être l'unique sujet de l'œuvre Dans une seconde partie, bien que le « moi » soit au cœur de l'œuvre, à travers les impressions personnelles de l'auteur, nous devons reconnaître que ce « moi » n'existerait pas sans Rome. [...]
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