Perte d'inspiration, paradoxe, agonie, Grèce Antique, Joachim du Bellay, Alfred de Musset, Charles Baudelaire, Rimbaud, Stéphane Mallarmé, muse, poète, mort du cygne, allégorie du Pélican, Henry Bergson
Ce n'est pas le poète qui fait de la poésie, mais la poésie fait le poète. Mais que se passe-t-il réellement lors de la création artistique ? Dans la Grèce Antique, on pensait que le poète était inspiré par un esprit divin qui lui ouvrait l'esprit à la vérité. C'est pourquoi beaucoup de poèmes commencent par une invocation aux Muses.
Le corpus présenté est composé par cinq poésies de différentes époques et auteurs : Les Regrets de Joachim du Bellay, publiée en 1558, Nuit de mai de Alfred de Musset, écrite en 1835, La muse malade de Charles Baudelaire, du 1861, la Lettre à Paul Demeny de Rimbaud, datant de 1871, et enfin un extrait de Poésies, Plusieurs sonnets de Stéphane Mallarmé, publiées en 1885.
[...] Les Regrets - Joachim du Bellay (1558), Nuit de mai - Alfred de Musset (1835), La muse malade - Charles Baudelaire (1861), la Lettre à Paul Demeny - Rimbaud (1871), Poésies, Plusieurs sonnets - Stéphane Mallarmé (1885) - Quelle est la relation entre la Muse et son poète au cours des siècles ? Ce n'est pas le poète qui fait de la poésie, mais la poésie fait le poète. Mais que se passe-t-il réellement lors de la création artistique? Dans la Grèce Antique, on pensait que le poète était inspiré par un esprit divin qui lui ouvrait l'esprit à la vérité. [...]
[...] La mort du cygne, qui a été emprisonné, est la métaphore de la vie du poète et représente également le mépris pour le lecteur. On analysera maintenant le paradoxe de la perte d'inspiration. Dans le sonnet de du Bellay, en effet, l'absence des Muses crée un grand désespoir chez le poète : il a perdu son énergie morale, ce qui appelle son « mépris de Fortune ». Il est devenu pourtant un esclave de la déesse: il a perdu son esprit créatif et il exprime un fort malheur dans les derniers vers. [...]
[...] Si bien cette vision d'un être « se frappant le cœur avec un cri sauvage » est irréelle, se reflet dans l'état d'esprit du poète même. Il s'agit d'une nouvelle illustration de la thématique de la souffrance sanglante, qui est à la base de la création artistique. Finalement dans la Lettre du Voyant de Rimbaud, le poète doit systématiquement cultiver les sensations extrêmes, l'inquiétude de tous les sens, pour atteindre l'inconnu et créer le nouveau. Cela fait partie du processus de création. La perte de toute structure et de la soi-disant Muse est pourtant le seul moyen pour créer la poésie du futur. [...]
[...] En conclusion, nous pouvons affirmer que la relation avec la Muse n'est pas toujours simple. Depuis l'Antiquité, les auteurs invoquaient les muses pour inspirer leur poésie et atteindre ainsi l'immortalité. La Muse joue pourtant un rôle fondamental dans le travail du poète car, sans son aide, il semble qu'il ne puisse pas arriver à la gloire. Mais c'est en fait de la solitude, du sentiment d'abandon et de la mélancolie que naissent les grands poèmes, en particulier ceux romantiques et décadents. [...]
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