Les hommes ont toujours gardé un lien particulier avec leur passé. Ces temps révolus sont demeurés une source dans laquelle nous puisons et recherchons continuellement nos racines. Malgré tout le progrès technologique qui nous entoure et nous projette toujours plus vers l'avant, nous conservons des attaches avec notre passé. On peut donc se demander, comme l'écrivain Pierre Gascar, si « la recherche du temps passé » traduit « l'existence (...) d'un regret, d'une nostalgie » ? Comment le passé peut-il rendre les hommes mélancoliques, les amener à s'y référer sans cesse ? Quels sont les objectifs de la recherche perpétuelle du passé ?
La quête du passé, de ce qui n'est plus, semble bel et bien prouver l'existence d'une mélancolie chez nombre de nos semblables. On ressuscite les souvenirs, on se remémore avec émotion ce temps écoulé, on l'idéalise... Et les industriels ont bien compris cet attrait du public pour tout ce qui fait « rétro » : mode des pantalons « à patte d'éléphant », disques vinyle avec leurs délicieuses imperfections sonores, réapparition de l'absinthe, exhibition de belles mécaniques des années 1960-1970... Toutes ces portions du passé quittent la poussière et l'ombre et resurgissent dans le présent. Pourquoi une telle frénésie envers tout ce qui est ancien ? Pour beaucoup, le temps passé semble être plus beau que le temps présent. Qui n'a jamais eu l'impression en se remémorant de vieux souvenirs jaunis, que le monde d'avant était plus calme, plus authentique, plus humain, plus ceci, plus cela ? Anatole France met en lumière cette apparente supériorité du passé sur le présent lorsqu'il écrit, dans La vie en fleur : « Le présent est aride et trouble, l'avenir est caché. Toute la richesse, toute la splendeur, toute la grâce du monde est dans le passé. » Comme lui, on regrette les ères de prospérité économique, ou la façon de vivre d'autrefois : pour preuve, on parle de « Belle Époque » ou de « Trente Glorieuses » (...)
[...] Cependant, cette fouille du temps passé n'est pas toujours liée à une forme de nostalgie. Ses objectifs peuvent être tout autres. Ainsi, en revisitant le passé avec méthode et rigueur, on peut être guidé par une quête de vérité et de justice. Prenons un exemple : quand les époux Serge et Beate Klarsfeld se lancent dans une traque minutieuse des anciens nazis, qui a permis les procès de Barbie, de Papon, de Touvier et d'autres criminels de guerre, c'est bien pour révéler au grand jour les actes répréhensibles que ces hommes ont commis, et faire en sorte qu'ils en répondent devant la justice. [...]
[...] Le passé de l'Homme étant l'un de ses repères de base, il est vital pour lui de savoir d'où il vient. Vital, ou simplement utile, distrayant même, mais toujours intéressant. Ce sentiment se retrouve dans Le voyageur sans bagages de Jean Anouilh, avec un amnésique qui cherche à acquérir une identité. En définitive, la recherche du passé est bien polymorphe et elle répond à différents intérêts : exprimer une nostalgie, revivre des émotions de jadis, oui, c'est bien le cas, mais aussi explorer le monde qui nous précède par curiosité ou dans un but mémoriel et historique. [...]
[...] Pour beaucoup, le temps passé semble être plus beau que le temps présent. Qui n'a jamais eu l'impression en se remémorant de vieux souvenirs jaunis, que le monde d'avant était plus calme, plus authentique, plus humain, plus ceci, plus cela ? Anatole France met en lumière cette apparente supériorité du passé sur le présent lorsqu'il écrit, dans La vie en fleur : Le présent est aride et trouble, l'avenir est caché. Toute la richesse, toute la splendeur, toute la grâce du monde est dans le passé. [...]
[...] La recherche du passé traduit-elle l'existence d'une nostalgie ? Les hommes ont toujours gardé un lien particulier avec leur passé. Ces temps révolus sont demeurés une source dans laquelle nous puisons et recherchons continuellement nos racines. Malgré tout le progrès technologique qui nous entoure et nous projette toujours plus vers l'avant, nous conservons des attaches avec notre passé. On peut donc se demander, comme l'écrivain Pierre Gascar, si la recherche du temps passé traduit l'existence ( ) d'un regret, d'une nostalgie ? [...]
[...] Germinal par exemple, lorsque Zola brosse le tableau de la vie ingrate des mineurs de son époque. C'est une ambiance qui resurgit, on ressent une oppression, on entend les bruits, les cris, on respire et on suffoque ; c'est tout l'enfer de la mine qui revient à la vie pour le lecteur contemporain, plus d'un siècle après. Enfin, creuser dans les profondeurs du passé peut permettre d'y rechercher ses racines, son identité. Prenons pour preuve les multiples sites internet dédiés à la généalogie. [...]
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