Si nous regardons des séries télévisées policières, nous nous apercevons que le réalisme et la vraisemblance des situations occupe une place prépondérante. Nous avons trouvé intéressant de nous pencher sur le roman policier. Un genre souvent dénigré mais qui est pourtant une des catégories de romans les plus lues. De plus, nous pouvons constater que beaucoup de romans policiers présentent une certaine sérialité de part la récurrence de certains personnages comme le Commissaire Maigret, Miss Marple, Hercule Poirot, le Saint, Nestor Burma… L'objectif de ce travail est de voir si la vraisemblance et le réalisme occupent une place importante dans le roman policier. Nous avons dégagé un corpus relativement restreint. Les auteurs de romans policiers sont nombreux et souvent très prolixes : Agatha CHRISTIE, Sir Arthur CONAN DOYLE, Edgar Alan POE, Georges SIMENON, Stanislas-André STEEMAN, Léo MALET… Aussi avons nous décidé de nous limiter à deux d'entre eux. Notre choix s'est porté sur George SIMENON et Léo MALET. Bien évidemment cette limitation risque de biaiser nos résultats. Mais il est impossible, voire irréalisable d'ouvrir ce corpus aux vues de certaines limites qui nous sont imposées
[...] Autre donnée apportant une note de réalisme aux personnages : leur culture. Nous remarquons que Burma, Fabre ou Faroux font référence à des politiciens ou au cinéma de l'époque. Il y a aussi des références à des auteurs. Il se dégage donc un effet de réel très fort de la plupart des personnages rencontrés tout au long de l'enquête. Une impression présente dans toute la série des Nestor Burma. Les personnages renvoient à des traits de caractère plutôt stéréotypés mais qui confèrent une certaine vraisemblance à l'ensemble. [...]
[...] En 1923, il publie le conte la Petite Idole dans le Matin. Cette publication marque le début d'une longue collaboration avec ce journal. Entre 1924 et 1931, il publie quelque cent quatre-vingt-dix romans populaires sous dix-sept pseudonymes différents (Christian Brulls, Luc Dorsan, Jean du perry, etc.). Dans cette masse d'histoires, qui avait le double avantage de lui permettre de gagner sa vie tout en s'exerçant à écrire, se trouve la genèse de l'œuvre à venir Maigret mène l'enquête Le personnage du commissaire Maigret apparaît en 1932 dans Pietr-le-Letton. [...]
[...] La Seine est également présente, semblable à elle-même avec ses eaux grises. Le décor est dressé par des éléments anodins : la grue, le bateau, les rails de la gare autant d'objets présents dans la réalité. Nous retrouvons le même souci du détail lorsque Nestor Burma visite les lieux du crime : Hautement pittoresque et basse de plafond, elle [la rue Watt] se prête admirablement aux agressions de toutes natures, et plus particulièrement nocturnes. Sur la moitié de sa longueur, à partir de la rue Chevaleret, elle est couverte par les nombreuses voies ferrées de la ligne d'Orléans, auxquelles s'ajoutent celles de la gare aux marchandises. [...]
[...] La Ville lumière prête donc ses quartiers, ses rues et ses bâtiments aux enquêtes du sympathique détective. Si nous nous intéressons à l'ouvrage choisi, dès le titre, nous nous apercevons que le réalisme est présent. Le pont de Tolbiac existe réellement. Il se situe dans le XIIIe arrondissement de Paris, non loin de l'actuel Palais des Sports de Bercy et de la Grande Bibliothèque François Mitterrand. Le quartier a bien évidemment changé depuis les années cinquante. A l'époque, il s'agissait d'un quartier industriel, pauvre et délabré. [...]
[...] Trois villages en France portent le nom de Saint-Fiacre, et quatre se nomment Moulins. Mais nos recherches pour trouver un saint-Fiacre près d'un Moulins sont restées vaines Quand Maigret passe à proximité d'un étang, Simenon n'écrit pas un étang mais bien l'étang Notre-Dame[9]. De même, dans l'extrait suivant, l'auteur ne s'est pas contenté d'écrire un café : Un peu plus loin, devant le Café de Paris, où l'on entendait s'entrechoquer les billes de billard ( Dans L'affaire Saint-Fiacre, l'auteur évoque à un moment une personne, mais refuse de divulguer son nom, préférant donc, pour une raison inconnue, la laisser dans l'anonymat : Rien que de grands domaines, dont l'un, celui du duc de T , englobait trois villages.[11] Ce duc de T existe-t-il réellement ou est-ce un subterfuge pour accroître le réalisme ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture