Présentation, dans le cadre de l'étude d'une oeuvre intégrale, Phèdre de Racine, une méthode d'entraînement à la dissertation (analyse du sujet, explicitation de la problématique, construction du plan, recherche de l'argumentation et des exemples ou citations). Il est suivi d'un corrigé entièrement rédigé.
[...] Quand le malheur s'abat sur eux, on éprouve un sentiment de compassion. La terreur et la pitié sont les ressorts de la tragédie. Le public recherche dans ces spectacles de fortes émotions. Enfin, la beauté de la tragédie racinienne tient essentiellement à la versification, à l'emploi de l'alexandrin. Ce vers permet de faire ressortir toute la musicalité de la langue. De ce point de vue, Phèdre contient parmi les plus beaux vers que Racine ait écrit, par exemple : Phèdre désignée comme La fille de Minos et de Pasiphaé (v.37), ou encore l'évocation de la sœur de Phèdre : Ariane ma sœur, de quel amour blessée, /Vous mourûtes au bord où vous fûtes laissée. [...]
[...] Cette dénonciation calomnieuse entraîne la colère de Thésée et la mort d'Hippolyte. Phèdre en est bien responsable puisqu'elle a laissé en toute connaissance de cause Oenone agir en ce sens. Un tel comportement parait infâme de la part d'une reine, et il n'a rien d'exemplaire. La passion de Phèdre atteint une telle violence qu'elle se conduit de manière totalement irrationnelle : Sers ma fureur Oenone et non point ma raison (v. 791), dit elle à sa confidente. Elle sacrifie les intérêts de son fils dans l'espoir insensé qu'Hippolyte acceptera le trône d'Athènes et se laissera fléchir Enfin, quand elle apprend qu'Hippolyte est amoureux d'Aricie, sa fureur jalouse la pousse jusqu'à désirer la mort de sa rivale : Oenone, prends pitié de ma jalouse rage,/ Il faut perdre Aricie (v. [...]
[...] Le théâtre a donc une utilité morale : ainsi, la représentation de la passion amoureuse de Phèdre nous instruit parce que, selon ce que Racine écrit dans la Préface, Les faiblesses de l'amour y passent pour de vraies faiblesses, les passions n'y sont représentées aux yeux que pour monter tout le désordre dont elle sont cause ; et le vice y est peint partout avec des couleurs qui en font connaître et haïr la difformité. Dans un premier temps, nous nous demanderons si la condamnation du théâtre par les jansénistes n'est pas en partie justifiée. Ne pourrait-on pas considérer en effet que, sous certains aspects, une pièce comme Phèdre est immorale ? Racine défend au contraire avec énergie la valeur morale de sa tragédie. Nous examinerons ses arguments à la lumière de la lecture de Phèdre. Peut on dire pour autant que la finalité du théâtre est uniquement d'éduquer les spectateurs ? [...]
[...] Phèdre n'est-elle pas une pièce immorale ? Penser au sujet de la pièce : un amour incestueux et adultère ; des conséquences désastreuses ; une passion qui entraîne une conduite immorale : - inceste : aveu à Hippolyte ; imposture : acceptation de la fausse dénonciation d'Hippolyte par Oenone ; violence : cf. acte III, scène vers 791 : Sers ma fureur, Oenone, et non point ma raison ; fureur jalouse vis-à-vis d'Aricie, qui l'amène à désirer provoquer sa mort, en se servant de Thésée ! [...]
[...] Dans sa Préface, Racine défend cependant la thèse opposée à celle des jansénistes. Comme c'était le cas dans les tragédies de l'antiquité, le théâtre est selon lui une école où la vertu peut être enseignée Quels sont les arguments invoqués pour défendre cette thèse et sont ils convaincants quand on les examine a la lumière de la lecture de Phèdre ? Racine montre d'abord que dans Phèdre, Les faiblesses sont de vraies faiblesses Le mot important ici est vraies Racine veut représenter la vérité de la passion amoureuse : elle est dangereuse ; la raison et la volonté sont impuissantes face à sa violence. [...]
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