La fin du XVème siècle se caractérise par la fin d'une époque : le Moyen-âge. De nos jours, il est facile de situer le Moyen-âge comme la période d'obscurantisme entre l'Antiquité et la Renaissance. Le Moyen-âge était le temps du système féodal, des châteaux-forts, des cathédrales gothiques et des peuples naïvement dévots, de la Sorbonne retentissant de discussions théologiques et de syllogismes scolastiques. Tout cela se termine en une révolution renouvelant complètement la société : la politique, religion, littérature, arts, sciences, commerce, moeurs et coutumes, tout subit des changements radicaux. Il est important de connaître la nature de ces changements afin de comprendre la vision politique de Rabelais. En premier lieu, l'invention de l'imprimerie a permis la diffusion du savoir, le menant à la portée de tous. Mais aussi les grandes découvertes (l'Amérique par Colomb en 1492), le progrès scientifique et artistique ainsi que leur détachement de l'église, les nouvelles technologies militaires et enfin la décadence de la noblesse ont abouti à une envie de liberté et à des idées nouvelles (...)
[...] La question qui vient à l'esprit est alors la suivante ; pourquoi Rabelais à préféré la monarchie bénévole à la démocratie (Le pouvoir au peuple). Demos en Grec signifie peuple mais aussi populace et Rabelais semble être d'accord que le pouvoir politique ne peut pas finir en main de masses ignorantes et non éduquées. La santé de l'état a besoin d'un chef d'état compétant, comme la santé de l'homme à besoin d'un bon médecin, Rabelais étant médecin lui- même en était conscient. [...]
[...] L'abbaye de Thélème Thélème (signifie bon vouloir en grec) est une abbaye utopique décrite par Rabelais à la fin de Gargantua. Rabelais, connaissant bien la vie monacale et conçoit cette abbaye fictive, une abbaye humaniste, où de beaux jeunes gens, des deux sexes, viendraient étudier dans un cadre de vie idéal. Thélème s'imposte comme une société qui rejette toute les traditions et coutumes d'une société médiévale (En faisant toujours l'opposé de ce que celle-ci dicte), donnant lieu à une société plus libérale valorisant l'éducation humaniste (qui est la clef même du succès de telle société.) Rabelais reprend la notion antique d' Eugénisme c'est-à-dire les pensionnaires de Thélème seront sélectionnés par leurs attributs physiques et leur curiosité intellectuelle. [...]
[...] Selon Platon, un roi devient philosophe en recevant une éducation philosophique continue le long de sa vie. Notons que c'est le cas de Gargantua, qui entreprend ces études la, et devient ce qu'on qualifierait de bon régnant. Rabelais semble jusque la arriver aux mêmes conclusions que Platon sur l'état idéal. Mais voyons brièvement les faiblesses de cette théorie politique ; le roi philosophe reste un dictateur qui n'a pas le droit d'interférer avec la liberté autrui, autrement dit son règne n'a aucune justification. [...]
[...] Le monde n'était plus limité à un fief, des nouvelles perspectives et opportunités semblaient s'offrir à tous. L'ambition de grandeur des seigneurs permit ce développement, qui en percevaient clairement les possibilités de bénéfice. Tout cela en supprimant le plus possible la liberté politique tout en augmentant le plus la liberté économique. C'est ainsi que l'ordre marchand , Capitalisme libéral (qui perdurera et régnera jusqu'à nos jours), remplace l'ordre rituel (la religion) et l'ordre impérial (le pouvoir militaire) comme aspect dominant dans la société Renaissante. L'immoralité du pouvoir politique pendant la Renaissance était un fait. [...]
[...] Pour comprendre le fonctionnement de Thélème, il suffit de rappeler sa seule et unique règle : le Fais ce que tu voudras Il s'agit d'une règle qui garantit en tout et pour tout la pleine liberté individuelle. Liberté qui, selon Rabelais, ne se manifeste dans l'homme que par du bien. Car l'homme est considéré bon par nature (Physie) et quand il n'est pas bridé par tout autre force externe telle que la morale religieuse, ou l'Antiphysie (le non-naturel, considéré mauvais). Rabelais se rapproche beaucoup à Thomas More dans son imaginaire d'utopie, le libéralisme étant le principal concept commun sur lequel se basent tant Thélème que la ville utopique de More. [...]
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