Cet épisode est un mythe, c'est-à-dire un récit poétique destiné à illustrer une idée philosophique : celle de la lutte et du triomphe final de l'humanisme. Le Gargantua se termine par cette vision idéalisée issue à la fois de la pensée et de l'imagination; de même le Tiers Livre s'achèvera sur le mythe du Pantagruélion, illustrant l'idée du progrès scientifique : ces épisodes condensent les idées essentielles de Rabelais, ses convictions profondes et s'imposent à l'esprit du lecteur.
Rabelais veut construire « l'anti-couvent » : c'est la réaction d'un moine émancipé, contre l'ascétisme et la discipline monacale. Au chapitre LII, tout est conçu au rebours des abbayes véritables : Thélème n'a de l'abbaye que le nom. Il y a là cependant autre chose que la satire médiévale bien connue des moines (Jean de Meung, Villon) : Rabelais s'en prend moins aux moines qu'à l'institution de la vie monacale en elle-même.
[...] Rabelais rejoint ici les idées médiévales sur la courtoisie : exaltation de la femme. Peut-être a-t-il songé à la reine de Navarre à laquelle il dédie le Tiers Livre. Précisons à ce sujet que les femmes ont exercé une grande influence sur la Renaissance lyonnaise : Maurice Scève. Les Thélémites, enfin, ne font que des mariages d'amour, absolument exclus dans la société de l'époque. Thélème est donc un séminaire, celui de l'humanisme, et les Thélémites sont les propagateurs d'un nouveau mode de vie. [...]
[...] L'abbaye de Thélème : la signification de ce dénouement de la guerre Picrocholine Sommaire Sujet Plan de l'étude Commentaire Sujet Le Gargantua de Rabelais se termine par un groupe de chapitres (52 à 58) auxquels on donne traditionnellement comme titre l'Abbaye de Thélème. Quelle est la signification de ce dénouement de la guerre Picrocholine et quelles sont les intentions de l'auteur ? Plan de l'étude I. Cet épisode est un mythe. II. Rabelais veut construire l'anti-couvent III. Les mauvaises institutions pervertissent l'humanité. IV. Des pratiques religieuses très réduites. [...]
[...] Le recrutement de Thélème n'est pas uniquement aristocratique : y ont accès tous les gentils compagnons A l'aristocratie du sang s'ajoute celle de la culture. Ainsi, Rabelais a foi dans la valeur morale de la connaissance : un gentilhomme sans culture ne peut pas entrer à Thélème. Les Thélémites constituent une élite restreinte qui vit dans le luxe et la beauté. Tel est le triomphe d'un idéal de civilité issu de la courtoisie française et de la politesse italienne. Cependant, tout un régiment de serviteurs est nécessaire pour l'entretien et la commodité des Thélémites. [...]
[...] Rabelais veut construire l'anti-couvent : c'est la réaction d'un moine émancipé, contre l'ascétisme et la discipline monacale. Au chapitre LII, tout est conçu au rebours des abbayes véritables : Thélème n'a de l'abbaye que le nom. Il y a là cependant autre chose que la satire médiévale bien connue des moines (Jean de Meung, Villon) : Rabelais s'en prend moins aux moines qu'à l'institution de la vie monacale en elle-même. Car, dans sa pensée, ce ne sont pas les faiblesses humaines qui corrompent les institutions ; ce sont au contraire les mauvaises institutions qui pervertissent l'humanité. [...]
[...] V. Développement du mythe. VI. L'architecture. VII. Mélange de réalité et de fantastique. VIII. Un rêve hédoniste. IX. Un rêve aristocratique. X. Les réalités économiques XI. [...]
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