Jean-Paul Sartre, malgré son succès d'après-guerre, a été contraint d'expliquer son œuvre durant l'Occupation. Il se justifie en disant qu'il était avant tout un écrivain, « un homme de lettres » pourrait dire Guéhenno. En effet, l'auteur du Journal des années noires a refusé d'être publié sous la censure nazie. Pour lui l'activité d'écriture devait être dissociée de son engagement dans la résistance. Cette vision est étroitement liée au combat de Camus, qui avait commencé la guerre de façon pacifiste et l'avait terminée avec les armes à la main, tout en continuant d'écrire dans la clandestinité.
[...] Il utilise beaucoup les didascalies (liminaires) qui manifestent le grand intérêt pour la représentation. Il y a de plus une prédominance du passé composé et non du passé simple. La repentance du peuple est montrée à travers l'utilisation fréquente du Sartre utilise beaucoup les phrases nominales, qui pourraient se rapprocher au refus littéraire de Guéhenno, car en utilisant des phrases nominales donc peu complexes, Sartre tente d'ignorer l'Occupant. L'évolution et la très grande diversité des comportements des écrivains ou écrivants sous l'occupation allemande ont donné à la littérature française beaucoup d'oeuvres aujourd'hui encore étudiées, et qui peuvent grâce à leur positionnement nous donner les clés ou apporter des réponses sur ce que peut être la vie d'aujourd'hui. [...]
[...] Guéhenno pour cela doit utiliser la ruse comme ne pas citer de noms ou comme Camus qui diffère la publication de ses lettres. Ces deux auteurs sont obligés d'utiliser la ruse, car ils ont une infériorité par rapport aux autres écrivains puisqu'on les surveille. Guéhenno n'écrit pas ses actes de résistance et Camus invente des destinateurs pour mieux montrer les actes, ces deux auteurs accentuent leurs sources ou les invente (pour Camus, m'a dit»). Il n'y a donc pas de bilan de l'événement, ou de proposition de réflexion comme on pourrait l'entendre dans Les Mouches. [...]
[...] Chez cet auteur la résistance est liée à un itinéraire argumentatif : la violence est un récit méta historique Lettres à un ami allemand n'est pas un texte narratif, il ne se veut pas témoin. La guerre, en tant que telle, n'est pas un objet littéraire, on peut d'ailleurs s'étonner que les réalités de la guerre soient peu présentes. Dans les trois oeuvres, il s'agit d'une certaine fierté d'une France libre , Guéhenno ne veut pas aimer n'importe quelle France, mais aimer un pays libre. La technique littéraire utilisée consiste à ce qu'il y est un sens scripteur qui rend compte d'un dialogue épistolaire. [...]
[...] Mais faire silence, n'est-ce pas aussi se taire ? Sartre quant à lui ne se cache pas, il écrit même en public, à la terrasse du Flore. Les œuvres étudiées nous montrent les différentes façons de résister, mais leur point commun est la littérature au service de l'engagement. Camus, Sartre et Guéhenno ont résisté à travers la vie littéraire, mais chacun de façon diverse. Sartre décide de continuer à publier malgré la censure nazie et ne renonce pas pour autant à la résistance qu'il continue par la plume. [...]
[...] Les Mouches est bien une œuvre de Résistance produite avec les moyens du bord, c'est-à-dire en rusant avec la censure. L'auteur voit dans cette pièce, comme l'avait décelé Jean Paulhan, une apologie de la liberté dans le contexte d'un régime d'oppression en même temps qu'une satire du meaculpisme de Vichy. Les Mouches de Sartre a pu être montée alors que les Allemands savaient pertinemment que les paroles et les actes d'Electre et d'Oreste ne s'adressaient pas seulement à Egiste et Clytemnestre. [...]
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