L'écriture autobiographique est l'une des formes du biographique qui existe depuis l'Antiquité : mémoires, journal intime, roman autobiographique… étymologiquement, cela signifie « écrire sa propre vie». Les visées de cette écriture peuvent être variées : laisser un témoignage de sa vie ou de son temps, mieux se connaître soi-même, se justifier… Dans tous les cas, l'enjeu de l'autobiographie est de se dire en recréant son passé, son vécu, et, comme les auteurs le font souvent savoir, avec le plus de sincérité possible.
En quoi l'écriture autobiographique permet-elle donc de recréer le passé ? L'objet de l'autobiographie est certes un fait réel, puisqu'il s'agit d'un passé vécu, mais il peut être, consciemment ou non, déformé par la narration qu'on en fait. A travers la narration, on peut donc aussi bien recréer le passé tel qu'il était que le recréer de toutes pièces, en le créant une deuxième fois de manière différente de la première.
De ce fait, malgré la véracité absolue prônée par nombre d'entre eux, les auteurs peuvent-ils réellement atteindre la vérité à laquelle ils prétendent ?
[...] En quoi l'écriture autobiographique permet-elle de recréer le passé ? L'écriture autobiographique est l'une des formes du biographique qui existe sous diverses depuis l'Antiquité : mémoires, journal intime, roman autobiographique Étymologiquement, cela signifie écrire sa propre vie Les visées de cette écriture peuvent être variées : laisser un témoignage de sa vie ou de son temps, mieux se connaître soi-même, se justifier Dans tous les cas, l'enjeu de l'autobiographie est de se dire en recréant son passé, son vécu, et, comme les auteurs le font souvent savoir, avec le plus de sincérité possible. [...]
[...] On retrouve cette technique chez Marcel Proust, dans son œuvre Du côté de chez Swann qui, bien qu'il na s'agisse pas d'une autobiographie à proprement parler, montre bien cette tentative de recréer le passé avec exactitude au moment où Proust évoque le célèbre souvenir de la madeleine : il en fait une description minutieuse à l'aide de phrases longues et chaque étape de ce moment est particulièrement détaillée. L'écriture autobiographique, chez beaucoup d'auteurs, permet donc de recréer le passé à la fois avec sincérité et avec précision. Chez beaucoup d'auteurs cependant, malgré une revendication de sincérité et d'exactitude, le passé est retranscrit de manière incomplète, voire transformée, et il est parfois même recrée de toutes pièces. Toute restitution du passé a en effet ses limites. - Certaines limites sont tout d'abord objectives. [...]
[...] D'autres oublient de dire qu'ils ont eu affaire à la justice Lorsque l'autobiographie est destinée à convaincre ou persuader, la narration du passé ne peut donc pas être franche et objective, car les faits sont détournés. Finalement, si certains auteurs mettent toute leur bonne volonté pour retranscrire sincèrement leur passé alors que d'autres déforment celui-ci volontairement, l'écriture autobiographique, par sa nature, comporte toujours une part d'invention involontaire du passé. La restitution du passé dans l'écriture autobiographique doit donc toujours, quoi qu'en dise l'auteur, être lue d'un œil critique. [...]
[...] C'est ainsi le cas des romans autobiographiques, qui relatent la vie de l'auteur, mais de manière romanesque. Dans ce type d'œuvre, l'auteur ne parle pas en son nom et, bien que le personnage ait un air de famille voire le même prénom que l'auteur, les faits évoqués ne correspondent pas tous à la vie de l'auteur. En poésie, les vers limitent également la possibilité de recréer parfaitement le passé. Les Contemplations de Victor Hugo, bien qu'appartenant au genre de la poésie, peuvent ressembler en apparence à une autobiographie puisqu'elles correspondent à la vie de l'auteur : les deux livres Hier et Aujourd'hui qu'elles contiennent sont ainsi séparés par une page de points, qui symbolise la mort réelle de sa fille Léopoldine. [...]
[...] Chateaubriand, lorsqu'il écrit ses Mémoires d'outre-tombe, n'y inclut pas de pacte de sincérité ou de préambule, il ne fait donc pas explicitement part de son souci de sincérité. Mais ces mémoires étant destinés à être publiés posthume, l'écriture autobiographique se fait automatiquement plus personnelle et sincère dans ce livre. L'auteur ne prend en effet pas en compte ses contemporains et écrit uniquement pour lui-même, afin de faire un bilan de sa vie et de se remémorer de bons souvenirs. On peut donc raisonnablement supposer qu'il écrit son passé avec véracité, sans chercher à cacher ou transformer quoi que ce soit, à moins de se mentir à lui-même. [...]
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