Couple, maitre-valet, variantes, théâtral, aspect spectaculaire, relations
Le théâtre, de par des limitations purement techniques, n'est perçu par le public qu'à travers deux sens, la vue et l'ouïe. Ces deux sens sont largement utilisés dans le théâtre pour mettre en avant des oppositions spectaculaires entre maitre et valet. Plus que l'aspect physique, c'est l'habit qui semble visuellement définir les personnages du théâtre. Ainsi, lorsque Lisette et Arlequin, dans Le Jeu de l'Amour et du Hasard, prennent les vêtements de leur maitre, ils ne semblent plus, en tous cas au début de leur rencontre, être des valets aux yeux de l'amant de leur maitre. On peut par ailleurs noter le comique de situation que provoque Arlequin en gesticulant de manière grotesque dans ces riches vêtements.
[...] De la même manière Scapin, parvient toujours à tromper les pères d'Octave et Léandre. On peut penser qu'encore une fois, le fait que ce soit une pièce de théâtre exagère les choses, car il parait à première vue difficile que ce soit pour Figaro ou Scapin de toujours trouver une solution. Cependant, cette exagération est sans doute volontaire de la part des auteurs de ces pièces, et cela, dans le but de faire passer un message au public. Car à travers ces deux personnages, on peut voir que le statut social d'un individu ne définit pas forcément sont intelligence, mais aussi, que peu importe d'où l'on vient et de qui nous sommes né, le destin d'un individu n'est jamais définitif, car c'est lui qui le définit. [...]
[...] Si les oppositions du couple maitre/valet qu'on a étudiées sont théâtrales, c'est surtout parce que, surprenantes, elles parviennent à divertir le public. Cependant, les pièces mettant en avant ce couple peuvent ne pas uniquement chercher à divertir le public, mais aussi chercher à le faire réfléchir, notamment à des choses auxquelles il peut ne pas prêter attention en dehors du théâtre. On peut ainsi penser à Ruy Blas qui, alors encore valet et habillé en livrée, accepterait de vendre son âme au démon, et cela, seulement pour être un des seigneurs qui voient la Reine. [...]
[...] Mais il ne faut pas pour autant omettre l'aspect instructif des relations ce couple. On a ainsi pu observer que par le biais du théâtre, cet aspect est davantage mis en avant, et cela grâce au jeu des comédiens qui permettent au public de saisir toute l'émotion que désire exprimer l'auteur. On pourra toutefois noter que si le couple maitre/valet semble être particulièrement théâtral, il serait intéressant de voir de quelle manière le public a évolué en fonction de l'évolution des rapports maitre/valet. [...]
[...] De la même manière, si on expliquait auparavant qu'Arlequin, de par sa gestuelle, parait ridicule dans les habits de son maitre, il l'est aussi par son langage familier. On peut par ailleurs noter le comique des quiproquos dû à l'opposition de langage entre Silvia et Arlequin. Il est drôle pour le public de voir que de cette opposition de langage, d'où le maitre sort souvent vainqueur, le valet n'a parfois d'autres choix que de maudire sournoisement son maitre. Ainsi, lorsque Don Juan est absent, Sganarelle n'hésite pas à traiter son maitre de « plus grand scélérat ». [...]
[...] On peut par ailleurs noter le comique de situation que provoque Arlequin en gesticulant de manière grotesque dans ces riches vêtements. De la même manière, Don Salluste dans Ruy Blas parviendra sans mal, alors qu'il est pourtant exilé, à entrer au conseil du gouvernement, et ce, grâce à la livrée de Ruy Blas, qui lui permet de se faire passer pour un simple valet, qui ne mérite alors pas l'attention des grands du royaume. Encore, une fois, il est particulièrement drôle de voir Don Salluste qui, exilé et en livrée, surprend son valet dans de luxueux habits et à la tête du gouvernement qu'il dirigeait. [...]
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