Paul Valéry, Faust, Boulgakov, "Le Maître et Marguerite", Goethe, pacte avec le Diable, perdition, âme, Méphistophélès
Paul Valéry, dans Mon Faust, s'efforce de présenter un Faust maintes fois exploité, revisité. Parmi les reprises du mythe ancien, Boulgakov avec Le Maître et Marguerite, en 1942, mais surtout le célèbre Goethe un siècle plus tôt, en 1808, et son Faust I et II. Le Faust de Valéry a pleinement conscience de sa popularité au fil des siècles, mais s'efforce toujours de savoir en quoi consiste sa différenciation. Il est question pour lui d' « existence », de « destinée ». Tentons de nous interroger sur la définition de son identité, à travers les trois œuvres qui l'ont exploitée.
[...] Transféré au XXe siècle, Faust passe du docteur à l'écrivain. Chez Boulgakov, le Maître est un savant non seulement atteint par le désespoir, mais aussi par la folie. Déclenchée par les propos railleurs d'un éditeur, la crise existentielle du héros connaît son point paroxystique lorsqu'il brûle l'œuvre de toute une vie. Ce savant fou au talent incompris par l'autorité éditoriale se retrouve à l'asile de son plein gré, ayant conscience de son état déplorable. Le Faust de Valéry a également pour grand projet l'écriture d'un livre, qui influencerait le monde par sa singularité et son prestige. [...]
[...] Qui est Faust ? Littérature comparée À la lumière des œuvres qui l'ont exploité, vous vous demanderez de quoi Faust est le nom. Introduction Paul Valéry, dans Mon Faust, s'efforce de présenter un Faust maintes fois exploité, revisité. Parmi les reprises du mythe ancien, Boulgakov avec Le Maître et Marguerite, en 1942, mais surtout le célèbre Goethe un siècle plus tôt, en 1808, et son Faust I et II. Le Faust de Valéry a pleinement conscience de sa popularité au fil des siècles, mais s'efforce toujours de savoir en quoi consiste sa différenciation. [...]
[...] Enfin, chez Valéry, la destinée du couple amoureux se fait hésitante. Inachevée, l'œuvre laisse entrevoir un jeu de séduction lors de la dictée de l'écrivain à la secrétaire, traduit par les oreilles chastes de Lust, qui éveillent en lui une sensation particulière. Ce couple naissant se faisait déjà pressentir dans la scène du Jardin, où le Maître Faust ressent le besoin de sentir la main de Lust sur son épaule. La pêche partagée laisse aussi deviner une éventuelle idylle entre les deux protagonistes, même si Faust tire les leçons de son double chez Goethe, et avertit Lust à plusieurs reprises : Prenez garde à l'amour lui répète-t-il. [...]
[...] Que représente Faust ? Quels lieux communs gardent les trois œuvres qui se sont essayées à le raconter ? Faust reste, dans l'imaginaire populaire, la figure du savant fou ou malheureux, dont le dernier recours est un pacte avec le Diable, et dont la force créatrice est Marguerite. Toujours aux limites de la perdition de son âme, cet homme vacillant du bien au mal, du mal au bien, n'a cessé de fasciner. Faust, un homme savant incompris au fil des réécritures et exploitations multiples L'homme mythique est souvent représenté sous la figure d'un homme érudit, intelligent, en proie au mal de vivre. [...]
[...] - Et quel est votre nom ? - Je n'ai plus de nom, répondit l'étrange visiteur avec un sombre dédain. J'y ai renoncé, comme à toutes les choses de la vie. N'en parlons donc plus (P.197) La perte de lui-même est ici visible : il est aliéné puisqu'il refuse sa condition d'être social. Quant au personnage de Goethe, l'être qu'il est devenu ne lui plaît pas. Il n'a pas vraiment vécu. Le pacte avec Méphistophélès a pour but de lui faire découvrir ses véritables désirs profonds, qu'il n'a su écouter jusqu'alors. [...]
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