« Je voudrais bien savoir si la grande règle de toutes les règles n'est pas de plaire » s'exclame Dorante dans La Critique de l'Ecole des femmes…
[...] Le texte retentit alors avec plus de force. Nous avons donc vu que le théâtre a plusieurs fonctions : tribune, il peut être le lieu de défense et illustration des idées politiques, idéologiques et esthétiques d'un auteur. Le théâtre peut aussi délivrer un enseignement. Au docere répond aussi le placere et le movere : le théâtre est un genre qui doit chercher à remuer le spectateur et à jouer sans cesse avec ses émotions afin qu'il soit plaisant à regarder et à entendre. [...]
[...] De fait, nous pourrons nous demander dans quelle mesure existe-t-il des fonctions qui sont indépendantes de la notion de plaisir. Dans un premier temps, nous verrons que le théâtre a une fonction sérieuse car c'est tribune investie d'une mission pédagogique et instructive. Cependant, dans un second temps, nous montrerons que le théâtre a une motivation plus humaine, par le truchement des émotions, et moins théorique : espace de sortie de soi et de la réalité, il chercherait à plaire et libérer le spectateur à travers le texte et la mise en scène. [...]
[...] Dans le fond, ils ne sont pas méchants. Il y a même chez eux une certaine innocence naturelle, oui ; de la candeur. D'ailleurs, j'ai parcouru moi-même, à pied, toute l'avenue pour venir chez vous. Vous voyez, je suis sain et sauf, je n'ai eu aucun ennui ». Dans cette réplique, on voit que Dudar n'a pas conscience du danger que représente cette invasion de rhinocéros. Ne craignant pas pour sa vie, il se moque des conséquences et fini même par trouver que Bérenger « manque d'humour ». [...]
[...] Cependant, le théâtre de l'absurde, né au début du XX[e] siècle a cherché à mettre à mal ces fonctions : pièces sans actes, sans histoires, sans personnages et sans morale, il force le spectateur à faire l'expérience du vide. Mais encore une fois, celui-ci n'est pas si dénué de sens car il n'est que le reflet d'une humanité vouée à sa perte. [...]
[...] C'est pourquoi il est bon de la rapprocher de la fonction première du théâtre qui est de plaire. Tout texte a une fonction esthétique et a un désir de plaire au spectateur. Si les règles ont changé entre les siècles, celle-ci reste permanente. Il faut penser que le théâtre était aussi, quelque part, la télévision des siècles passés. Encore aujourd'hui, il est un espace où chacun cherche à se divertir. Dans un avant-propos à sa pièce Les Sacrifiées, Laurent Gaudé dit que « Les Sacrifiées n'est pas une pièce sur l'histoire de l'Algérie. [...]
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