Quelle vision de l'amour propose la princesse de Montpensier, que ce soit dans la nouvelle de Mme de Lafayette ou le film de Bertrand Tavernier ?

Résumé du document

Il s'agit d'une dissertation sur le sujet : Quelle vision de l'amour propose la princesse de Montpensier, que ce soit dans la nouvelle de Mme de Lafayette ou le film de Bertrand Tavernier ?

Le document comprend un plan en deux parties et trois sous-parties, avec analyse de la nouvelle et du film, tous deux mis en relation dans chaque sous-partie

Extraits

[...] DM de Littérature : Quelle vision de l'amour propose la princesse de Montpensier, que ce soit dans la nouvelle de Mme de Lafayette ou le film de Bertrand Tavernier ? Dans la princesse de Montpensier, nouvelle galante de Mme de Lafayette, comme dans son adaptation cinématographique par Bertrand Tavernier, l'amour est un thème central. Ce sentiment est en effet éprouvé par tous les personnages, bien qu'ils ne le ressentent pas de la même manière. Nous nous demanderons donc en quoi réside l'ambivalence du sentiment amoureux dans ces deux œuvres. [...]

[...] Dans le film, bien que son corps reste en vie, elle se retrouve seule, retirée du monde et c'est sa vie affective qui meurt presque tout aussi tragiquement. La nouvelle comme le film la princesse de Montpensier proposent donc différentes visions de l'amour et nous montrent toute son ambivalence. Sentiment commun à tous les personnages, il peut être source de plaisir et de joie mais aussi de tourment et de destruction. Qu'un même sentiment puisse transmettre des émotions si contradictoires, et parfois chez un même personnage, nous montre bien sa complexité, à l'instar de celle des hommes que tente d'analyser Mme de Lafayette dans son œuvre. [...]

[...] Il est donc souvent pris d'une « jalousie furieuse » comme on peut le voir dans plusieurs scènes du film, à l'image de celle qui suit le repas aux côtés des ducs de Guise et d'Anjou et au cours de laquelle il ne cesse de faire des reproches à sa femme sur un ton colérique et avec peu de douceur dans ses gestes. Il l'empoigne, par exemple, violemment par le bras et la tire où il le souhaite. Enfin, l'amour détruit la princesse de Montpensier elle-même. Son amour impossible pour le duc de Guise et les risques qu'elle prend pour lui la mène à la mort dans la nouvelle, lorsque « la douleur d'avoir perdu l'estime de son mari, le cœur de son amant et le plus parfait ami qui fût jamais » devient trop grande. [...]

[...] L'amour réciproque entre la princesse de Montpensier et son amant, le duc de Guise, en est un bon exemple. L'amour donné et reçu par chacun des deux personnages est en effet source de bonheur. Ainsi, dans la nouvelle, ils s'opposent tous deux au mariage de Marie avec le prince de Montpensier, et travaillent sans cesse à leur réunion, sans laquelle le bonheur semble impossible pour eux. Quant à Tavernier, il traduit cette émotion commune aux personnages grâce à des sourires échangés entre Marie et de Guise tout au long du film, et notamment au début, lorsque Marie n'est pas encore mariée. [...]

[...] Ainsi, en présentant Chabannes de cette manière, Tavernier s'écarte quelque peu de la nouvelle de Mme de Lafayette qui nous décrit le comte comme un homme malheureux et tourmenté par son amour. Il ne peut le cacher tout à fait et s'apprête, dans la douleur, à quitter le service de Marie qui paraît indifférente à ses sentiments en lui « lisant [ses] lettres et la réponse tendre et galante qu'elle y faisait » ce qui montre, l'affliction que peut être ce sentiment pour le comte. [...]