Quelle est la valeur donnée aux relations (amoureuses ou amicales) par les romanciers de l'époque médiévale ?

Thèmes abordés

Moyen-âge, littérature médiévale, sciences sociales, romantisme, amour, sentiments, religion, amitié, relations interpersonnelles, spiritualité, Chrétien de Troye, Marie de France, valeurs

Résumé du document

Au Moyen Âge, la relation amoureuse se trouvait influencée par des codes religieux, moraux et sociaux. C'est pourquoi son étude nous permet de porter notre attention sur les liens intimes entre les hommes et les femmes dans les divers secteurs de la société. Dans cette perspective, il importe néanmoins de bien situer la relation amoureuse dans le contexte féodal du Moyen Âge.

Extraits

[...] La relation amoureuse s'en trouver ainsi grandie avec une notion de vertu qui est courante à cette époque, notamment dans les romans de Chrétien de Troyes. Elle constituait la condition sine qua none pour que la conduite du chevalier soit conforme moralement à une norme sociale, et puisse a fortiori s'accompagner de la reconnaissance d'autrui et de la jouissance d'une fierté morale mais aussi de l'amour de la belle. D'une part, le texte « Rollon et sa femme » témoigne de l'importance de la vertu avec Resus qui cherche à remporter des tournois pour gagner le regard de la dame. [...]

[...] Quelle est la valeur donnée aux relations (amoureuses ou amicales) par les romanciers de l'époque médiévale ? Introduction Au Moyen Âge, la relation amoureuse se trouvait influencée par des codes religieux, moraux et sociaux. C'est pourquoi son étude nous permet de porter notre attention sur les liens intimes entre les hommes et les femmes dans les divers secteurs de la société. Dans cette perspective, il importe néanmoins de bien situer la relation amoureuse dans le contexte féodal du Moyen Âge. Dès lors, à partir d'extraits de textes issus notamment de romans de Chrétien de Troyes, nous évoquerons la relation amoureuse passionnelle dans le lien conjugal avant de poursuivre avec l'amitié, tel un mode d'existence suscitant l'interrogation quant à l'importance de la vie intime des couples au Moyen Âge. [...]

[...] Considération de la relation amoureuse et lien religieux Enfin, selon l'approche théorique de Georges Duby, le fait d'ennoblir la chevalerie lui confère une supériorité au sein d'une société féodale qui prenait en compte la naissance Doter la classe chevaleresque d'une touche de noblesse et de la notion de l'héréditaire, valorisait ainsi la valeur attribuée à la relation amoureuse vis-à-vis du lien religieux. En effet, la procréation était uniquement acceptée dans le mariage et considérée comme le fruit de l'intervention de la grâce de Dieu. [...]

[...] Comme l'explicite Anita Guerreau-Jalabert, avec son approche théorique au sujet de l'amour courtois et de la société-ecclesia1, dans l'association du spirituel avec la chair au sein de laquelle cette dernière se détache de son aspect diabolique du modèle ecclésiastique pour tendre vers l'aristocratie. Pour exemple, Érec se sent rassasié rien qu'à la contemplation de sa belle, de son « amie », récompense de son aventure. (Extrait - 1478) La chair devient désormais une motivation pour encourager le chevalier à se surpasser. Elle adopte un caractère spirituel. [...]

[...] Or, le Moyen Âge est une période régie par les alliances. Toute rupture risquait d'engendrer des conflits entre familles par exemple. Dans « Yvain ou le Chevalier au lion » les compagnons d'Yvain qualifient leur amitié avec ce dernier de durable et la relation amoureuse avec son épouse similaire à un bien, plus délicieux lorsqu'il est remis à plus tard. (Extrait - 2516) Ne pas participer aux tournois avec eux affecterait non seulement leur amitié mais aussi en parallèle sa renommée, sa fierté. [...]