Dans une œuvre autobiographique, l'auteur tente, directement ou indirectement, de présenter sa vie, de se présenter, en ayant la possibilité de l'analyser, afin de montrer à tous son vrai moi, mais également afin de se comprendre lui-même, de comprendre comment il en est arrivé là.
Or, dans la préface des Contemplations, Victor Hugo affirme que « Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous ». Cependant, même si tous les hommes ont des points communs, chaque homme est unique dans son être et dans ses choix. Il semble donc impossible qu'un auteur, en parlant de lui-même, de son moi, puisse également parler de la personne qui va lire son œuvre, de ce qu'elle est au fond d'elle-même. Ainsi, peut-on, en lisant des auteurs, prendre conscience de son propre moi ?
[...] Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous, cette affirmation de Victor Hugo s'applique-t-elle aux trois œuvres suivantes : Lorenzaccio de Musset, Les confessions de saint Augustin et l'Âge d'homme de Michel Leiris ? Dans une œuvre autobiographique, l'auteur tente, directement ou indirectement, de présenter sa vie, de se présenter, en ayant la possibilité de l'analyser, afin de montrer à tous son vrai moi, mais également afin de se comprendre lui-même, de comprendre comment il en est arrivé là. [...]
[...] Augustin présente cette évolution de son moi dans les livres I à IX de ses confessions. Comme nous pouvons le voir dans Lorenzaccio, le moi peut également évoluer non pas à cause des événements seuls, mais également à cause des masques que nous portons dans la société : tout comme Lorenzo, qui ne peut plus redevenir ce qu'il était avant de prendre le rôle de débauché pour sauver Florence de joug du Duc : le vice a été pour moi un vêtement, maintenant, il est collé à ma peau. [...]
[...] A travers les trois œuvres - Lorenzaccio de Musset, Les confessions de saint Augustin, et l'Âge d'homme de Michel Leiris nous pourrons voir le rapprochement possible entre les auteurs et les lecteurs des œuvres, à travers certains épisodes de leur vie ou certaines de leurs envies, puis l'impossibilité pour les auteurs de cerner toute la personnalité de plein de lecteurs à travers la leur, voir même l'auteur ne possède pas ce désir de liens. En plus de se présenter aux autres, et de se comprendre, ou tenter de se comprendre, l'auteur va créer un lien avec son lecteur, car celui-ci a sans doute vécu à un moment ou à un autre le même évènement que l'auteur, ou a ressenti les mêmes sentiments que lui. [...]
[...] L'auteur peut également avoir le désir de parler de soi avec le but de parler du lecteur, pour qu'il s'identifie à lui, et le prenne pour modèle, comme nous pouvons le voir dans les confessions. En effet, Augustin veut se montrer comme un exemple du chrétien, et de la conversion à la foi chrétienne, afin d'être un modèle pour les personnes qui ne penseraient même pas à se convertir, ou même à découvrir la chrétienté. Enfin, dans Lorenzaccio, Musset désire critiquer les républicains de son époque en faisant un parallèle entre ceux de son époque, et ceux dans Lorenzaccio, qui n'agissent pas contre le Duc, même après que celui-ci se soit fait assassiné par Lorenzo, qui avait pour but de stopper la tyrannie exercée sur Florence. [...]
[...] Enfin, l'auteur peut ne pas avoir le désir de parler des lecteurs en parlant de soi : En effet, dans l'Age d'homme, Leiris a avant tout, en écrivant cette œuvre, le désir de se comprendre lui-même, de faire un prolongement de la thérapie qu'il a subi, afin d'atteindre une meilleure compréhension de soi. Ainsi, l'affirmation de Victor Hugo semble être vraie dans le sens où, en se mettant à nu, l'auteur va caractériser des mécanismes de son moi, mécanismes qui sont partagés par tous. Cependant, elle est fausse dans le sens ou seules des caractéristiques limitées vont correspondre entre auteurs et lecteurs. [...]
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