Exposé en trois parties de littérature française du 17ème, pour un cours de maîtrise. Un lieu commun littéraire classe habituellement les Provinciales parmi les romans épistolaires. Or, en faisant des rapprochements avec la lettre ouverte mais aussi le théâtre il est rapidement évident que cette simple classification est fausse, en tout cas largement insuffisante au regard de la complexité de l'oeuvre.
[...] Les Provinciales comme théâtre épistolaire. Citer R. Duchêne : La lettre reste surtout le seul moyen du dialogue et de la mise en scène. Le Jésuite provoque le rire. Il s'agit d'un véritable personnage de comédie tant il n'est qu'une caricature. Il parle un curieux mélange de latin et de français. Il semble écrasé par le poids de ses sources et de ses autorités supérieures au point d'en arriver à soutenir des thèses condamnables par la morale sans même sourciller. [...]
[...] Ainsi il semble que cette œuvre ne soit pas un roman épistolaire dont la mode se développera réellement un siècle plus tard. Cependant il en présente bien des caractéristiques. Nous pouvons donc dire qu'il s'agit d'un ouvrage marquant l'apogée de la lettre savante et éloquente et annonçant les prémices du roman épistolaire de par sa légèreté feinte. Sa forme hybride est certainement une des raisons de son succès car le lecteur est à la fois dérouté et intrigué Bibliographie Roger Duchêne, l'Imposture littéraire dans les Provinciales de Pascal. Gérard Ferreyrolles, Etude littéraire des Provinciales. Dominique Descotes, l'Argumentation chez Pascal. [...]
[...] Les Provinciales de Blaise Pascal : roman épistolaire ? Les Provinciales, livre atypique, occupent une place particulière dans l'œuvre de Pascal. De par leur forme elles sont difficiles à classer dans un genre littéraire précis, d'autant plus que leur auteur ne semblait pas au départ avoir prévu leur réunion en volume. Ainsi nous allons nous interroger sur le genre de cette œuvre. Nous verrons dans un premier temps pourquoi les Provinciales peuvent être assimilées à des lettres ouvertes, puis à un roman épistolaire. [...]
[...] D'ailleurs le désir de tenir au courant le plus grand nombre est exprimé explicitement dans la troisième lettre : Apprenez des nouvelles de la censure à tous nos amis De plus, le sujet est bel et bien une polémique d'ordre religieux. Une polémique si grande que l'édition des Provinciales n'était pas sans danger. Et elle touchait les plus grands de l'époque : le confesseur du Roi avait lui-même publié un texte contre les jansénistes, dont Pascal faisait partie. La notion d'engagement est ainsi très présente. Une lettre est une preuve matérielle qui restera. [...]
[...] Il est donc difficile de dire que les Provinciales sont un roman épistolaire, ce genre ne connaissant réellement son apogée au XVII ème siècle. Il n'y a pas vraiment de correspondance dans le sens où toutes les lettres expriment les idées et convictions de Pascal, y compris la réponse du provincial qui, dans un réel roman épistolaire, aurait exprimé un autre point de vue. De plus, comme nous l'avons vu, l'identification du lecteur aux divers personnages reste difficile car ils ne vivent pas une aventure, quelle qu'elle soit. [...]
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