On peut définir le salon comme un lieu, une pièce à conversation ou à réception où s'entretient le monde de ses habitués. Ce qu'on qualifierait peut être de « lounge » dans le monde contemporain avec dans ce cas un déplacement vers le salon hôtelier aussi qualifié de « lobby », lieu des influences, est un espace feutré et délimité, mais qui n'est pas clos pour autant, car il est le lieu dans l'espace privé où se montre et se réalise la société. Sa forme canonique se situe aux XIXe et XXe siècles. On passe du système de la chambre ou boudoir qui devient d'apparat et d'accueil à la pièce de réception qui a pour seule fonction celui-ci, ou quelquefois l'espace de jeu, de bar et de fumoir quoiqu'alors davantage réservé aux hommes.
[...] Le monde des salons. Sociabilité et mondanité à Paris au XIX ème siècle. Paris, Fayard Proust, Marcel. À la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann, éd. présentée et annotée par Antoine Compagnon. Paris, Gallimard XXXV-537 pp., coll. Folio Classique, n°1924. Raimond, M. Proust romancier. [...]
[...] La distinction est que, là où les structures sociales ou religieuses sont souvent patriarcales, l'initiation est davantage matriarcale Fonctionnement du salon Verdurin Maintenant, observons de plus près le fonctionnement du salon Verdurin et ses caractéristiques propres. Le salon Verdurin est un salon bourgeois appartenant au couple Verdurin, mais à proprement parler, davantage à Mme Verdurin puisque son mari se soumet à toutes ses décisions. C'est d'ailleurs celle-ci qui au départ est issue d'une famille élevée, mais avec laquelle elle a coupé tout contact. [ . [...]
[...] Les mots d'esprit et les jeux de mots dont font preuve les participants sont fréquents. Certains sont particulièrement brillants par leurs grosses fariboles comme le disait Mr Verdurin. D'autres, au contraire, sont un peu tournés en ridicule par leur don d'être souvent hors de propos, n'ayant pas compris la subtilité des jeux de mots, ou simplement étant trop en retard dans leurs répliques. C'est le cas du Docteur Cottard La lettre La lettre a un enjeu important dans le salon de Mme Verdurin. [...]
[...] Ils ne sont pas la totalité du monde. D'autres mondes s'organisent autour de l'âtre, du café, du commerce, du corps de garde, du trône ou de l'autel, mais on ne les trouve pas chez Proust. Il faudrait alors se tourner vers Balzac, Zola ou Sartre. L'art de Proust est de nous proposer une sociologie narrative, une typologie des rôles sociaux non seulement descriptive, mais initiatrice. Mais au-delà de cette présentation dualiste, Proust parvient à esquisser la fluidité, la non-rigidité de ces univers balisés puisque des transferts sont possibles sous forme d'incursions qui présument d'une transgression ou d'un métissage possible : ascension sociale ou évolution sociale, ce qui fait rêver ou ce qui fait peur. [...]
[...] présentée et annotée par Antoine Compagnon. Paris, Gallimard XXXV-537 pp., coll. Folio Classique, n°1924, p 187. Proust, Marcel. A la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann, éd. présentée et annotée par Antoine Compagnon. Paris, Gallimard XXXV-537 pp., coll. Folio Classique, n°1924, p 369. Proust, Marcel. [...]
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