La Princesse de Clèves, Madame de La Fayette, roman édifiant, passion, vertu, morale, société du XVIIe siècle, roman psychologique, duc de Nemours, Madame de Chartres
Le XVIIe siècle est un siècle d'opposition à la fois sur le plan religieux, artistique et littéraire. Corneille pose les fondements de ses "dilemmes", Molière présente à la fois le comique et le tragique et Madame de Lafayette peint dans "La Princesse de Clèves", premier roman psychologique, le conflit entre la passion et la vertu au sein du personnage éponyme. Tiraillée entre l'éducation et les conseils de sa mère, ses sentiments pour monsieur de Nemours et la morale imposée par la cour, La Princesse de Clèves finit par renoncer à son amour passionnel. Elle apparait comme un personnage vertueux et soucieux des valeurs et morale du XVIIe siècle, ce qui nous invite à nous demander si La Princesse de Clèves est un roman édifiant.
[...] En deuxième lieu, la princesse de Clèves semble avoir adopté la vertu comme morale et s'y tient tout au long du roman, même après la mort de sa mère qui jouait le rôle de guide. En effet, elle incarne le personnage héroïque des tragédies grecques, en s'inscrivant dans l'inouï et le novateur. Lorsqu'elle fait un aveu qu'on n'a jamais fait à son mari , elle se présente comme une femme extraordinaire, priorisant l'honnêteté à l'honneur. À l'image d'un chevalier courtois, elle doit franchir des obstacles pour atteindre la vertu. [...]
[...] Aussi, elle se sert de l'amour du prince afin de le contraindre à la laisser quitter la cour. Lorsqu'elle dit à son mari qu'elle ne saurait les laisser paraitre, s'il lui laissait la liberté de se retirer de la cour ou si elle avait encore Madame de Chartres pour la conduire , elle lui donne aune fausse liberté, car elle l'oblige à choisir entre la laisser montrer des marques de faiblesses ou la laisser quitter la cour. Vidée de sa substance, la confession reflète la mauvaise foi de la princesse et l'ambivalence de sa pensée. [...]
[...] Le fait qu'il dise tout autre qu'un héros de roman abaisse le duc, non pas à un héros vertueux, mais à une banale œuvre d'invention, qui ne peut inspirer en raison de son manque de réalisme. D'autre part, le roman de Madame de Lafayette va à l'encontre de la morale du XVIIe siècle. En effet, la scène de l'aveu contrarie la vertu en raison de son caractère artificiel et fallacieux. Cette scène n'a d'aveu que le nom et la princesse n'avouent rien de plus que d'avoir des sentiments qui déplaisent au prince de Clèves. [...]
[...] En un mot, la princesse de Clèves apparait comme un personnage valeureux, qu'il est digne de suivre afin de s'élever à la vertu. En ce sens, le roman de Madame de Clèves est un roman édifiant pour les lecteurs contemporains tout comme pour ceux du XVIIᵉ siècle, car la vertu est une morale intemporelle. Cependant, des lecteurs attentifs ont souligné des incohérences qui bousculent la morale et rendent le roman difficilement édifiant. Les invraisemblances font que ce n'est pas réaliste et donc pas édifiant D'une part, certaines scènes de La Princesse de Clèves participent à l'invraisemblance du roman. [...]
[...] Les Lettres à Mme la Marquise sur le sujet de La Princesse de Clèves de Jean-Baptiste-Henri de Valincour sont un exemple de la construction d'une pensée critique par le biais du roman. De plus, La Princesse de Clèves continue d'inspirer aujourd'hui, ce qui a pour effet de mettre en évidence la richesse du roman au travers des multiples lectures possibles. En effet, de nombreuses adaptations cinématographiques ou théâtrales permettent de replacer le roman dans un cadre contemporain et de poser des questions d'actualités. [...]
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