Les Fleurs du Mal de Baudelaire, Messieurs Bourdin et Pinard, Le Figaro, "Spleen et Idéal", Les Histoires Extraordinaires d'Edgar Poe
Le recueil de poèmes Les Fleurs du Mal de Baudelaire a été au centre d'un procès en 1857, suite aux réclamations de Gustave Bourdin dans son article publié le 5 juillet 1857 dans Le Figaro, à peine un mois après la publication du recueil. A l'issue de ce procès, six poèmes ont été victime de la censure. C'est une coutume courante depuis le coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte qui nous impose à présent un Second Empire où la liberté d'expression est quasiment réduite à néant, je ne m'attarderais pas plus sur ce sujet au risque d'être moi-même censurée. Aujourd'hui, je décide d'aller contre la justice qui a été faite sur Monsieur Baudelaire, je publie à nouveau le recueil Les Fleurs du Mal dans son intégralité. J'ai fait de nombreuses recherches sur les arguments de Monsieur Bourdin et Monsieur le procureur Pinard, afin de démontrer que la poésie de Charles Baudelaire mérite d'être connue du grand public.
[...] A plusieurs reprises, Messieurs Bourdin et Pinard qualifient la poésie de Baudelaire comme étant une "offense à la morale publique" où "le sens de la pudeur n'existe pas" et tous deux se retrouvent dans l'incompréhension que "l'imagination d'un poète puisse se laisser entraîner à traiter de semblables sujets". L'incompréhension, voilà ce que Charles Baudelaire obtient chaque fois pour son art, mais là n'est pas son problème, c'est un artiste déviant qui refuse d'être classé dans un genre artistique comme l'ont été ses prédécesseurs. Ces messieurs font référence aux limites qu'impose la morale publique mais qui donc peut dicter les fondements de cette morale ? Baudelaire ne souhaite pas être compris du grand public mais celui-ci se doit de connaître ce poète à sa juste valeur. [...]
[...] J'espère que vous comprendrez mieux Les Fleurs du Mal et ses intentions. J'admire Baudelaire pour son œuvre et sa lutte contre le conformisme, c'est pour cette raison que je finirais par une phrase de ce grand homme correspondant à la remise en cause de l'art. "L'art n'est pas une reproduction mais une révélation". [...]
[...] Un lecteur, ne cherchant pas à comprendre les poèmes de Baudelaire, pourrait en effet penser qu'il souffre d'un trouble de la personnalité mais en réalité, le poète pratique ce que l'on appelle le lyrisme impersonnel, ces œuvres sont écrites à la première personne du singulier mais ce ne représente pas Baudelaire. C'est alors que tout devient le poète, un être, un animal ou un objet, le poète est sans cesse représenté avec des allégories comme nous pouvons le voir dans Spleen LXXVII au premier vers où il est dit "Je suis comme le roi d'un pays pluvieux", ici le poète représente donc un roi alors que quelques poèmes après dans L'Héautontimorouménos il dit "Je suis de mon cœur le vampire" au premier vers du dernier quatrain, cette idée est renforcée dans Le Cygne au vers 31 "tout pour moi devient allégorie", le poète devient l'art. [...]
[...] Après tout, comment évoquer la beauté sans évoquer le corps de la femme ? Pour Baudelaire, la femme représente l'Idéal mais le plonge dans le Spleen, elle lui procure le bonheur et la 4/6 mélancolie, cette idée est exprimée dans Les petites Vieilles, partie IV vers 67 "d'un amour dérisoire". A présent, je suis fière de publier ce recueil bien que cela soit illégal, je souhaite encourager la liberté d'expression, l'art et la poésie qui nous permet de rêver à notre tour. [...]
[...] A travers ces thèmes et le rythme de ses poèmes gardant une forme classique tout en jouant savamment avec les mots, Baudelaire inaugure la poésie de la modernité. Serait-ce donc la modernité que vous n'acceptez pas ? Je publie ce recueil qui, je pense, peut changer la vision de l'art actuel, étant entre une période de Romantisme et de Réalisme, Baudelaire réussi à créer quelque chose d'irréel tout en conservant l'aspect réel de 3/6 la chose, ce qui laisse l'impression que "l'odieux y coudoie l'ignoble" si vous ne prenez pas la peine d'essayer de comprendre l'art à travers ces vers. [...]
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