Les mots, leur sens et leur importance dépendent du contexte. La "fronde" désigne couramment un jeu, mais depuis le XVIIe siècle et les mécontentements nobiliaires, en particulier dirigés contre Mazarin, il désigne aussi un soulèvement ou une révolte contre le pouvoir. De la même manière, le mot de "guide" est extrêmement connoté depuis la Seconde Guerre mondiale, en particulier en allemand ou en italien. Tout comme les mots, la littérature souffre de sa dépendance à un contexte particulier, régissant sa façon d'exister.
Italo Calvino souligne dans son oeuvre intitulée "La Machine littérature", "Usage politique de la littérature" que "tel est le paradoxe du pouvoir de la littérature : il semble que ce ne soit que là où elle est persécutée que la littérature montre ses vrais pouvoirs, en défiant l'autorité tandis que dans notre société permissive, elle a conscience de n'être utilisée que pour créer un contraste agréable au sein de l'inflation verbale." Dans quelle mesure peut-on considérer avec Italo Calvino que le pouvoir de la littérature est paradoxal?
[...] Le lecteur est touché par le drame de ces amants et de fait, les travers de la science lui paraissent plus flagrants et plus révoltants. Une rose au paradis joue sur la peur de la bombe atomique, appelée bombe U dans le roman. Comme dans La Nuit des Temps, le lecteur est d'autant plus sensible à la thématique des armes de destruction massive qu'il en voit clairement les conséquences. Ravage repose sur le même principe. Barjavel met en scène les ravages, les dégâts que pourraient provoquer les excès de la science et de la technique. [...]
[...] Le pouvoir de la littérature peut paraître paradoxal dans ses deux extrêmes. Politisée, elle possède un véritable pouvoir de persuasion, d'arme lors de combats. Divertissante, elle ne représente qu'un agréable contraste et semble perdre ses pouvoirs. Elle tire en réalité sa force de la création d'un juste milieu, en mélangeant son pouvoir de persuasion et son pouvoir de séduction. Souvent, elle est montrée comme un outil pédagogique, plus ludique que la science pure. Mais Braque leur trouve une autre opposition en affirmant l'art est fait pour troubler, la science rassure. [...]
[...] La mère indique à la fille le chemin à suivre, le droit chemin et la met en garde contre les mauvaises rencontres. La fillette a une attitude ambiguë, puisque, faisant mine de se débarrasser du Loup, elle lui donne en réalité toutes les indications pour que celui-ci trouve la grand-mère, et la mange. Le Loup est ici la figure du prédateur sexuel. Les Fables et les Comtes représentent une forme de littérature ludique qui délivre un enseignement aux enfants et les aident à avancer dans la vie tout en maintenant leur intérêt par une histoire imagée et amusante. [...]
[...] Le dix-huit Brumaire est un crime contre la France car Bonaparte a pris le pouvoir par la violence. Le 2 décembre est un crime à cause de la violence des répressions - dont on trouve un écho dans Souvenir de la Nuit du 4 ou Pauline Roland - parce que Louis Bonaparte est parjure (il avait juré fidélité à la Deuxième République) et parce qu'il viole les lois de la République, idée que l'on retrouve dans Nox. Les Châtiments sont des poèmes de la dénonciation du crime. L'acte de verbalisation est dénonciation. [...]
[...] Pour les lecteurs, il représentait un agréable et simple divertissement. Selon Italo Calvino, la littérature est utilisée pour créer un contraste agréable Elle crée non seulement un contraste agréable parce qu'elle divertit, mais aussi parce qu'elle permet au lecteur de s'évader. Ainsi, les récits de voyage ont de tout temps remporté un franc succès comme Le voyage autour du monde de Louis Antoine de Bougainville ou le Livre des merveilles de Marco Polo. Daniel Defoe donne au récit de voyage imaginaire ses lettres de noblesse avec son Robinson Crusoe (The Life and Strange Surprising Adventures of Robinson Crusoe of York). [...]
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