fiction, imaginaire, subjectivité, littérature, expérience personnelle, récit allégorique
« Un témoignage ne doit pas être, en droit, une oeuvre d'art ni une fiction » (Derrida, 1998 : 51) écrivait Jacques Derrida en 1998. Dans cette citation, il distingue témoignage de la fiction, comme deux discours distincts qui ne doivent pas se confondre. Derrida souligne la nécessité de cette distinction par la contextualisation « en droit », rappelant ainsi la force probante du témoignage dans le cadre juridique. Si le témoignage a une valeur de preuve, alors il est indéniablement lié à la notion de vérité, ou au moins de véridicité. Le témoignage serait un discours narratif, qui atteste d'une réalité relatée, ce qui pourrait expliquer la nécessaire distinction avec la fiction. Afin de clarifier cette distinction, nous proposerons de définir de façon large et non restrictive la fiction comme est une représentation imaginaire de la réalité (Cotroneo, 2013 : 124) nous reviendrons et préciserons cette définition au cours du développement.
[...] Fiction : traite du rapport à la mémoire Le témoignage dans la fiction n'est qu'une représentation du témoignage initial, mélangé à la fiction il perd les caractéristiques de son rapport à l'Histoire. C. Le narrateur et le témoin : deux figures distinctes Le témoignage suppose une concordance entre les faits narrés et l'identité de l'énonciateur qui doit les avoir effectivement vécus ou du moins vus. statut ambivalent du narrateur empêche cette certitude = frein à la légitimité du témoignage Barthes conception du narrateur comme existant sans son auteur et donc coupé de son expérience de témoin (Barthes, 1984) ➜ Essence incompatible du narrateur et du témoin Conclusion Ainsi pour conclure, comme nous l'avons vu le témoignage représente une source pour la fiction non négligeable. [...]
[...] En ce sens, nous pourrions dire que l'hybridité entre la fiction et le témoignage permet un effet d'hypotypose, cette figure de style qui désigne une description ou tableau extrêmement réaliste. Cela serait justement pour s'approcher au plus près du réel et toutes ses complexités dont le langage ne peut pas directement rendre compte que la fiction se mêlerait au témoignage. Mais il existe une autre justification à la coexistence du témoignage et de la fiction serait de l'envisager à travers le concept de « choix du petit » (Abensour, 2001). [...]
[...] Poétique. Paris : Seuil, 1999. [...]
[...] Paris : 10- Orwell, George, et Josée Kamoun Folio 822. Paris : Gallimard Perec, Georges. W ou le souvenir d'enfance. L'Imaginaire 293. Paris : Gallimard Critique Adorno, Theodor Wiesengrund, Eliane Kaufholz-Messmer, Jean-René Ladmiral, et Miguel Abensour. Minima moralia : réflexions sur la vie mutilée. Paris : Payot Barthes, Roland, et Roland Barthes. Le bruissement de la langue. Essais critiques/Roland Barthes 4. Paris : Seuil Cotroneo, Maria. [...]
[...] Le témoignage est caractérisé par son rapport au réel, l'une de ses fonctions principales est sa fonction d'attestation, par son discours le témoin produit un document de nature historique, une source. Le témoin est celui qui a réellement vécu la réalité dont il témoigne. Sur ce point la fiction s'oppose radicalement au témoignage dans la mesure où son rapport au réel n'est pas aussi strict. La fiction n'a aucune obligation de se référer au réel et n'obéit à aucune exigence de vérité. Jean Norton Cru qui a analysé les écrits de témoins de 1915 à 1928 critique le recours à l'invention dans les écrits de témoignage. [...]
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