La relation entre le poète et son lecteur - publié le 17/07/2008

Résumé du document

Dissertation de Littérature sur le sujet suivant : "Victor Hugo affirme dans la préface des Comtemplations « Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous », tandis que Baudelaire interpelle son lecteur en le nommant « mon semblable, mon frère ».".

Extraits

[...] Une liberté commune à tous pour que chacun puisse profiter de tout ce qui l'entoure. Lui se sent presque libre (sa condition mortelle empêche la totale liberté) et cependant oppressé par le fait que l'autre ne le soit pas. Il montre au lecteur son propre état, commun à tous pour le sensibiliser à cette unité de tous dans les sensations mais surtout dans la fatalité. Lautréamont, contemporain de Rimbaud disait "La poésie doit être faite par tous. Non par un."; comme la liberté doit être sentie et vécue par tous. [...]

[...] Il décrit des phénomènes apparemment indescriptibles (Comment décrire la fuite du temps) de la façon qui lui paraît la plus logique à lui. Il met sur le papier les mots tels qu'ils lui viennent dans une beauté sonore elle même indicible. Les mots lui échappent comme le temps échappe à l'homme. Le poète est soucieux de faire connaître siècles après siècles, les beautés, les exaltations, les démonstrations de passions dont il fut témoin pour qu'elles ne tombent pas dans l'oubli. [...]

[...] Le poète tend-il un miroir à son lecteur? Un miroir révélateur de sentiments inaccessibles bien que communs à tous? Car le poète, bien qu'il soit un homme comme les autres en apparence, semble cependant très différent ne serait-ce que parce qu'il cherche à sensibiliser l'humanité à tout ce qu'il perçoit. Cette citation de Hugo "Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous" illustre l'idée que le poète n'est, après tout, qu'un homme comme les autres avec ses préoccupations, ses joies, ses appréhensions communes au lecteur. [...]

[...] Il essaye de toucher par ses sentiments et son expression personnels ce qui est commun à tout homme, une sensibilité, l'humanité. Le poète sert donc au lecteur de "guide émotionnel". Il exploite sa sensibilité et son désir de beauté sonore pour tenter de satisfaire le possible manque d'émotion du lecteur. Celui-ci enrichit sa propre sensibilité et gagne une perception toujours variée du monde et ainsi une plus grande richesse d'esprit. "Je suis celui qui inspire" disait Eluard et ainsi il inspire le lecteur. Le poète, cet homme si "différent", si "étrange" apparaît en réalité comme le reflet du monde. [...]

[...] Chacun dans un style qui lui est propre, que ce soit Mallarmé avec A la nue accablante tu ou Ronsard avec son fameux Mignonne allons voir si la rose met en avant les méfaits du temps aussi variés soient-ils. Ainsi bien souvent est dressé un portait d'un poète comme ressemblant à son œuvre. La figure du personnage d'exception reste accrochée à l'imaginaire collectif. Le poète est certes un personnage d'exception mais chaque être humain est lui aussi exceptionnel. Le lecteur se reconnaitra ainsi parfois dans certains textes, dans certaines émotions que lui aussi aura ressenties. Cependant il est vrai que le poète peut paraître différent par certains cotés. [...]