« Si la poésie n'a pas bouleversé notre vie, c'est qu'elle ne nous est rien. Apaisante ou traumatisante, elle doit marquer de son signe, autrement, nous n'en avons connu que l'imposture ». Voilà comment Andrée Chedid s'exprime au sujet de la poésie dans son recueil Terre et poésie (1956).
En effet, la poésie est l'art de suggérer ou d'évoquer les sensations, les impressions, les émotions les plus vives par l'union intime des sons, des rythmes et des harmonies. Le mot Poésie vient du Grec Poiêsis, qui signifie tout type de création, manuelle ou intellectuelle : le poète est donc un créateur de formes d'expression. Depuis l'Antiquité gréco-romaine, la notion de poésie a beaucoup évolué. Elle désigne d'abord, toute expression littéraire, que ce soit du chant, ou du théâtre dans l'Antiquité. Puis elle devient le mode d'expression des trouvères et des troubadours au Moyen-âge. La poésie évolue encore jusqu'à aujourd'hui où elle prend la forme d'un texte écrit, généralement en vers, mais aussi en prose (...)
[...] Le poème La Beauté en est le parfait exemple. Baudelaire cherche à atteindre la perfection dans son art : c'est-à-dire la Beauté. Dans ce poème, la beauté se définit elle-même : je suis belle, ô Mortel En fait, le ô éloigne la beauté des hommes. Il y a une connotation de supériorité, presque de mépris. La beauté toise les mortels. Je trône dans l'azur montre que la beauté règne sur le royaume de la poésie avec, comme sujets, les poètes. [...]
[...] Le poète est donc une personne comme les autres car il est mortel et éprouve des sentiments, mais c'est aussi une personne très différente car son mode de vie diffère de celui des autres hommes. On pourrait maintenant se demander comment les poètes gèreraient le monde. [...]
[...] Baudelaire, lui, sait que c'est le temps qui contrôle les hommes et leur vie. Jules Supervielle exprime la même idée dans son poème Les Chevaux du Temps. Le poète décrit ce que les autres hommes ne peuvent percevoir. Le poète ne s'exprime pas comme le commun des mortels. Le poète écrit dans un style difficile à comprendre pour la plupart des autres hommes. Ainsi, Mallaimé écrit : sur les crédences, au salon vide : nul ptyx, aboli bibelot d'inanité sonore dans son Sonnet en YX. [...]
[...] Le poète, lui-même, sait qu'il n'est en aucun cas supérieur à un autre homme. Hugo affirme dans sa préface des Contemplations : Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous. Comment ne le sentez-vous pas ? Ah, Insensé, qui croit que je ne suis pas toi ! Il veut montrer que sa poésie, loin d'être un repli égoïste sur lui-même, est une ouverture aux autres, une ouverture pour toutes les âmes, un miroir pour toutes les vies. [...]
[...] Enfin, dans la langue ordinaire, dire de quelqu'un Celui-là, c'est un poète c'est le désigner comme un rêveur, un solitaire. Ainsi, le poète est très marginalisé au sein de la société. Cependant, le poète est tout de même un homme supérieur aux autres. En effet, le poète est un homme sensible. Sa sensibilité est comme surdéveloppée. Il ressent des émotions beaucoup plus fortes que les autres hommes. Cette hyper-sensibilité du poète s'explique par le fait qu'il est toujours à la recherche de l'idéal. Le poème Parfums exotiques de Baudelaire illustre bien ce fait. [...]
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