La poésie est considérée aujourd'hui comme un art à part entière, indépendant de la musique et dont la lecture requiert le silence. Pourtant, les allusions à la musique sont nombreuses en poésie, la comparaison même des deux arts abonde tout autant, et plusieurs poèmes de Verlaine ont été adaptés en chansons. Si "les beaux vers portent en eux leur mélodie", comme l'affirme Lamartine dans Cours familier de littérature, peut-on dire pour autant que la musicalité de la poésie est incompatible avec une musique associée à elle ? (...)
[...] Une œuvre musicale nuancée entre joie et mélancolie s'accorderait bien, par exemple, avec la lecture du poème Le fou et la Vénus de Baudelaire spleen de Paris"), où la description d'un jardin fleuri et ensoleillé contraste avec la tristesse d'un homme dédaigné par Vénus. Conclusion En conclusion, nous pouvons dire que, la poésie étant une synthèse particulière entre le fond et la forme, les vers portent souvent en eux la "méoldie" adaptée à leur "sentiment". Néanmoins, l'association juste et harmonieuse d'un poème et d'une musique peut conserver la qualité des deux arts: ainsi, loin de se nuire, ils se complètent. [...]
[...] Pourtant, les allusions à la musique sont nombreuses en poésie, la comparaison même des deux arts abonde tout autant, et plusieurs poèmes de Verlaine ont été adaptés en chansons. Si "les beaux vers portent en eux leur mélodie", comme l'affirme Lamartine dans Cours familier de littérature, peut-on dire pour autant que la musicalité de la poésie est incompatible avec une musique associée à elle ? Nous verrons d'abord en quoi la musique et la poésie se nuis[ent] en s'asocciant, puis que ces deux arts a priori "complets" peuvent aussi être complémentaires. [...]
[...] La poésie et la musiue se nuisent donc en s'associant en ce sens. Enfin, nous pouvons associer à cela que "les poèmes sont conçus comme une sorte de musique (mais une musique dont les pensées et les images jouent le premier rôle)" (P. Jacquottet, Tout n'est pas dit). Les pensées et les idées véhiculées par le fond du poème sont également difficiles à associer à une musique, cette dernière étant fondée plus que tout art sur la forme. Comme le fait remarquer vincent di Sanzo (Le Jardin de Valiane), "on peut se demander la part de musique qui reste au poème dont la lecture est devenue silencieuse [ . [...]
[...] Il serait malvenu d'écouter une autre valse qui viendrait interférer avec le rythme propre au poème. De la même façon, l'écoute de la musique se prête mal à la superposition de la lecture du poème. En effet, la concentration exigée par la lecture gêne celle qui permet d'être sensible à chaque note d'une harmonie sonore. L'un des deux art (le plus souvent la musique) serait en général rejeté en arrière-plan par l'esprit humain: si "la musique porte en elle son sentiment comme le dit Lamartine, ce sentiment serait délaissé au profit du poème. [...]
[...] II - Rencontre de la poésie et la musique Nous pouvons d'abord remarquer que la rupture entre poésie et musique n'était pas aussi nette au Moyen-Âge que de nos jours. Autrefois les poèmes étaient déclamés (parfois chantés) sur une musique assez neutre (jouée par exemple à la vielle ou au clavecin) qui mettait simplement en valeur la récitation d'un texte. De plus, les rimes poétiques étaient utilisées par les troubadours qui colportaient leur chanson comme moyen mnémotechnique. Plus tôt encore, dans l'antiquité, les vers des tragédies grecques que nous pouvons lire aujourd'hui comme des poèmes pourraient être chantés: on lit encore par exemple dans Electre de Sophocle que le dramaturge fait réciter certains passages par des chœurs et un "coryphée". [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture