Depuis l'Antiquité où seuls les vers étaient admis pour les oeuvres littéraires comme en témoignent les écrits d'Homère : l'Odyssée, et d'Ovide : les Métamorphoses, avec plus de douze milles vers chacun, la littérature prône la poésie en vers.
Considérée comme le genre noble par excellence, celle-ci se différencie des autres genres littéraires par sa recherche constante d'une harmonie et d'une musicalité des mots.
Cependant, le poète Jules Supervielle écrit en 1951 dans En songeant à un art poétique : « Aimant par-dessus tout le naturel, je ne me dis jamais à l'avance que j'emploierai telle ou telle forme. Je laisse mon poème faire son choix. » (...)
[...] Tout d'abord, l'ode qui est un poème lyrique imité de l'Antiquité et dont l'écriture formelle se caractérise par des strophes variées de mètres courts, généralement des hexasyllabes et des pentasyllabes : par exemple le poème A Cupidon de Ronsard est composé de quinze quatrains composés alternativement d'hexasyllabes et de pentasyllabes. Ensuite, l'hymne, destiné à vanter un héros ou une grande idée : son écriture formelle se définit par une succession d'alexandrins à rimes plates, le nombre de strophes étant libre. [...]
[...] Ainsi, la grandeur de la poésie classique passe par la noblesse des sujets qu'elle évoque : le lyrisme, le héros épique ou encore la mythologie. Enfin, la poésie classique doit répondre à des impératifs moraux : la poésie est ainsi totalement vouée à la représentation du beau et du bien. Son lexique doit être par conséquent approprié et longtemps la trivialité a été bannie de la poésie, jugée trop noble pour cela. Le poète Paul Valéry écrit d'ailleurs comme critique à ce sujet dans Les droits du poète sur la langue : Toute littérature qui a dépassé un certain âge montre une tendance à créer un langage poétique séparé du langage ordinaire, avec un vocabulaire, une syntaxe, des licences et des inhibitions différents plus ou moins des communs. [...]
[...] De nos jours et surtout à partir de la seconde moitié du XIX° siècle, la poésie s'invente de nouvelles formes pour contourner les anciennes règles formelles : la suprématie du vers est contesté. Tout d'abord, les poètes appartenant au mouvement symboliste créent le vers libre, marquant l'aboutissement de la dérégulation du vers rimé : Emile Verhaeren, par exemple, l'utilise dans ses poèmes, s'affranchissant du décompte syllabique et jouant avec la musicalité des mots. On retrouve ces effets dans son poème Les Usines extrait du recueil Les Villes Tentaculaires, dont la dernière strophe comporte un crescendo métrique soit une succession de vers de quatre, six, huit et dix syllabes : L'aube s'essuie A leurs carrés de suie; Midi et son soleil hagard Comme un aveugle, errent par leurs brouillards D'autre part, les poèmes en prose commencent aussi à apparaître, ayant pour précurseur Baudelaire et son recueil intitulé Petits poèmes en prose : Baudelaire expliquant que la prose est la plus apte à traduire la sensibilité de la vie moderne, surtout pour celle de la ville qui devient ainsi l'un des thèmes de prédilection du poème en prose. [...]
[...] La nouvelle poésie se caractérise donc par sa vocation à parler de tout, symbole de sa liberté. Enfin, la poésie se libère des contraintes morales. Les poètes surréalistes tels André Breton laissent désormais l'inconvenance entrer dans la poésie avec par exemple son poème L'union libre : construit sur une anaphore, il décrit chaque partie du corps de sa femme sur le moyen de métaphores : Ma femme au sexe de placer et d'ornithorynque Ma femme au sexe d'algue et de bonbons anciens Ma femme au sexe de miroir D'autre part, les Fleurs du mal de Baudelaire sont réhabilitées, témoignant de la véritable liberté détenue désormais par les poètes d'exprimer leurs moindres pensées. [...]
[...] Ainsi, il paraît légitime de se demander si la poésie doit nécessairement obéir à des règles ou si, au contraire, elle doit être le lieu de toutes les libertés. Tout d'abord, nous mettrons en évidence que la poésie est, historiquement, un genre très codifié pour montrer ensuite qu'elle cherche cependant à se libérer de toutes règles. La poésie est un genre littéraire très codifié, comprenant des règles de versification strictes. Généralement, lorsque l'on songe à la poésie, les vers et les rimes sont les procédés qui nous viennent en premier à l'esprit. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture