La poésie nous a souvent habitués à nous adapter à des règles strictes avec lesquelles l'œil du lecteur est comme rassuré par la régularité des vers, par les rimes, par la ponctuation qui créent un cadre bien défini et familier. Pourtant le poète Saint-John Perse affirme que "poète est celui-là qui rompt avec l'accoutumance". La poésie serait alors un genre en perpétuel renouvellement. Un genre qui fuirait toute tradition comme un enlisement, ce qui revient au sens originel de la poésie, poièsis, la création en grec. La poésie cultiverait alors l'originalité et serait en perpétuelle quête de la nouveauté.
Comment peut-il y parvenir et n'est-il poète que parce qu'il rompt avec l'accoutumance ?
[...] Ces poètes voyants annoncent le mouvement surréaliste du XXe siècle où les poètes plongeront dans le rêve et l'inconscient pour montrer le réel d'une façon novatrice comme Blaise Cendrars dans "Académie Médrano". Il n'y a pas de censure, ni de logique, ce qui choque les lecteurs. Le poète est donc le créateur qui transforme la poésie traditionnelle. Que ce soit sur le plan de la forme ou des thèmes abordés, le poète est celui qui rompt avec l'accoutumance et l'idée préconçue par le lecteur en étant un novateur de l'écriture poétique; il est un artiste et un artisan du langage qui remet toujours en cause les règles poétiques. [...]
[...] C'est par la forme et la structure que le poète peut échapper aux règles strictes qui ont été fixées au cours des époques. L'Art poétique de Nicolas Boileau écrit au XVIIe siècle, exprime l'idéal classique et en fixe les grandes lignes. Mais la poésie a pu se libérer des règles et des contraintes en appliquant des formes libres qui ne sont pas codifiées par des règles. Ainsi, des poètes chercheront à rompre avec l'accoutumance de la forme fixe d'un sonnet comme celui du poète de La Pléiade "Las, où est maintenant"; on s'attache plus aux règles classiques des vers réguliers qui imposent une alternance entre rimes masculines et féminines, une césure, des vers pairs, une disposition classique des rimes (croisées, suivies, embrassées). [...]
[...] Charles Baudelaire, poète maudit, évoque dans Les Fleurs du Mal, la beauté du mal et de la laideur comme dans "La Charogne" ou "le poison". Lautréamont, poète du XIXe siècle, lui aussi aborde les thèmes de la déchéance et de la mort dans les chants du Maldoror, l'atmosphère créée par ces thèmes est loin de l'amour courtois comme chez Charles D'Orléans sa dame" ou l'amour romantique comme Lamartine dans "le Lac". Jules Laforgue dans "L'hiver qui vient" évoque le thème de la mort et de la souffrance. [...]
[...] Ces poèmes font une peinture de la société industrielle du XIXe siècle, un thème inhabituel. Le poète symboliste va transformer le monde par sa poésie, car il a la capacité de voir au-delà du réel et permet au lecteur de comprendre le surréel. Il peut donc déchiffrer les symboles et les correspondances présents dans la nature, comme Baudelaire le fait dans ses poèmes "Correspondances" ou "La chevelure". Pour le poète, il existe des liens invisibles pour le lecteur entre les éléments de la nature qu'il réunit par des métaphores. [...]
[...] La poésie : une quête perpétuelle de la nouveauté ? La poésie nous a souvent habitués à nous adapter à des règles strictes avec lesquelles l'œil du lecteur est comme rassuré par la régularité des vers, par les rimes, par la ponctuation qui créent un cadre bien défini et familier. Pourtant, le poète Saint-John Perse affirme que "poète est celui- là qui rompt avec l'accoutumance". La poésie serait alors un genre en perpétuel renouvellement. Un genre qui fuirait toute tradition comme un enlisement, ce qui revient au sens originel de la poésie, poièsis, la création en grec. [...]
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