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Le premier rapport que la poésie entretient avec la peinture est celui de l'image. Si la peinture use des couleurs, la poésie peint avec des mots. Elle a à sa disposition un ensemble de figures de style lui permettant de donner vie à son texte. Grâce aux assonances ou aux allitérations elle recrée les sons de la vie courante comme celui des serpents dans « qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ». Mais elle peut aussi user d'onomatopées. Contrairement à la peinture elle ne peut rendre les couleurs même par leur description mais cela compense l'absence de sons en peinture. En quelque sorte la poésie complète la peinture. De plus un poème n'est pas une photo car il va plus loin dans la description. La vue poétique est plus saisissante. Pour cela, en plus des tropes comme la métaphore, l'anaphore ou autre la poésie a recours aux mots courants. Quoi de plus simple pour décrire un chien que d'appeler son poème « Les bons chiens » comme le fait Baudelaire dans Le Spleen de Paris. Le lecteur en lisant ce titre ou celui de Victor Hugo La Coccinelle a déjà une image en tête. Il se représente mentalement le chien ou la coccinelle car ce sont des êtres qu'il côtoie. Cela est un peu plus dur avec un lampadophore... Tous ces soucis servent le poète dans son souci commun avec le peintre : celui du Beau. Tous deux créent dans une perspective esthétique pour plaisir. Que ce soit le lecteur ou le spectateur ils ont une attente et cette attente est énoncée par les critiques. Un lecteur veut rire, pleurer, s'émerveiller... Mais cela n'est-il pas une contrainte. Ne faudrait-il pas dire comme le suggère Maupassant dans la préface de Pierre et Jean : « Faîtes-moi quelque chose de beau [...], suivant votre tempérament » ? Ce souci esthétique rapproche Baudelaire de la peinture notamment dans Salons ou Curiosités esthétiques selon les éditions et fait que les poèmes du Spleen de Paris sont en grande partie des tableaux de la vie parisienne (...)
[...] Mais cela explique aussi qu'on n'ait pas à découper le poème d'un ensemble textuel comme on doit le faire dans un roman. On n'a pas à se soucier de la cohérence ou du contexte. Contrairement au roman le poème n'a pas un fil temporel et conducteur. Un poème est en quelque sorte un éclat de vérité, un zoom, un moment où les mots ont tout leur sens et sont mis en exergue. Ils déploient pleinement leur signification. On assiste à une pluralité de sens car chaque mot fonctionne individuellement et collectivement. [...]
[...] Sartre dans Qu'est-ce que la littérature ? insiste sur cette efficacité du langage. C'est pourquoi il n'est pas à prendre à la légère. La poésie dans son évolution est amenée au réel comme le souligne la préface de Cromwell. Victor Hugo retrace l'histoire de la poésie qui apparaît au début comme une ode parlant de géant sur un registre lyrique dans la Bible puis vint Homère et l'épopée où les colosses furent représentés pour enfin aboutir au drame shakespearien mettant en scène les hommes dans le réel. [...]
[...] Ut pictora poesis La poésie est comme la peinture La poésie a toujours eu une place à part dans la littérature. Elle ne répond à aucun genre littéraire et semble se refuser à toute définition. En effet, définir la poésie comme un texte versifié revient à exclure la prose poétique. Les divers éléments composant la poésie en font un mélange permettant à Maulpoix de dire que la poésie peut tout accueillir Mais on ne parvient toujours pas à une définition de la poésie. [...]
[...] L'art est une mimèsis de la nature. Le terme de mimèsis entraîne un long débat mais ici on le traduira comme imitation ou représentation. Représenter c'est rendre présent. Il s'oppose à présenter qui intervient lorsque l'être ou la chose à présenter est là alors que la représentation suppose l'absence de l'être ou de la chose. Poser la question de la représentation revient à poser celle de sa fidélité. Pour les réalistes, une mimèsis doit correspondre à la vérité et rien qu'à la vérité. [...]
[...] Grâce aux assonances ou aux allitérations elle recrée les sons de la vie courante comme celui des serpents dans qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes Mais elle peut aussi user d'onomatopées. Contrairement à la peinture elle ne peut rendre les couleurs même par leur description mais cela compense l'absence de sons en peinture. En quelque sorte la poésie complète la peinture. De plus un poème n'est pas une photo car il va plus loin dan la description. La vue poétique est plus saisissante. Pour cela, en plus des tropes comme la métaphore, l'anaphore ou autre la poésie a recours aux mots courants. [...]
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