La poésie selon Victor Hugo

Résumé du document

Victor Hugo propose cette réflexion sur la poésie : « La poésie s'adresse à la sensibilité, non au savoir ; à la connaissance intuitive, non à la raison discursive ; à l'imagination, non à la logique. Elle s'efforce, non de prouver, mais d'émouvoir et d'éveiller dans le c?ur des

Extraits

[...] RONSARD écrivit, dans Discours Punissez-vous vous-même, afin que la justice de Dieu qui est plus grand, vos fautes ne punisse réel mise à l'épreuve pour tout les fautifs. HUGO, lui aussi fortement marqué par la Bible voit dans Les Châtiments dont le titre est très évocateur, un moyen de se faire messager de Dieu sur Terre, en châtiant les crimes commis pour pouvoir permettre par la suite la liberté et la fraternité du peuple, chaque vice nous alourdissant de matières, chaque vertu nous approchant du ciel Cette dimension sacrée de la poésie apparaît également dans une autre de ses œuvres Le Mendiant où la religion est mêlée à la pauvreté d'un miséreux plein de prières privé de tout sauf de sa foi, mais qui au fur et à mesure du texte apparaît aux yeux d'HUGO comme un être plein de lumières une figure christique. [...]

[...] La poésie peut également être considérée comme une fenêtre ouverte vers l'imaginaire, faisant ainsi appel à la qualité d'attention du lecteur et à ses connaissances intuitives. APOLLINAIRE n'hésitait pas ainsi à parler du poète comme un homme faisant jaillir du réel le plus quotidien, l'étincelle de l'inattendu, de la rêverie, de la drôlerie, de la cocasserie Arthur RIMBAUD de son côté dans sa fameuse lettre destiné à Paul Demeny demande aux poètes de se faire voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens de trouver du nouveau, [ ] idées et formes en évoquant ailleurs l'alchimie du verbe qui doit être l'instrument du poète découvreur, pratique qu'il applique dans ses propres poèmes, comme par exemple dans le Bateau ivre au titre évocateur dans lequel on assiste à une réelle personnification du bateau. [...]

[...] Car alors, où serai l'espoir du Monde Si la poésie est un art destiné avant tout aux émotions du lecteur, elle peut également s'avérer une arme face à des problèmes contemporains. Toutefois, les poètes doivent faire attention de rester dans certaines limites pour ne pas avoir tendance à se consacrer avant tout plus à des idéaux politiques qu'à l'art poétique ; qu'importe la taille de leurs écrits comme le prouvent les haïkus, petits poèmes japonais, qui malgré leur simplicité débordent de sens. [...]

[...] Il affirme également qu'elle ne cherche pas à démontrer qu'une chose est vrai ni à faire appel à des connaissances personnelles préalables dans des domaines spécifiques mais simplement de toucher le lecteur. C'est sur cette signification de la poésie que nous allons nous reposer, en prouvant tout d'abord qu'elle est justifiée, pour ensuite démontrer dans un second temps que la poésie peut toutefois être porteuse d'idées. Selon Paul ELUARD, le poète est avant tout un professeur des sens artiste qui nous apprend à ressentir des émotions issues de ses longs moments passés à écouter, sentir, toucher, goûter mais également regarder autour de lui. [...]

[...] Le lecteur est submergé d'émotions par cette homme qui essaye de procéder à une alchimie poétique, donne moi ta boue, j'en ferai de l'or Ces auteurs voient donc bien en la poésie un moyen de faire partager des émotions intenses, personnelles et variées comme dans Femme Nue, Femme Noire où SENGHOR chante la beauté de la femme nue, femme obscure, fruit mûr à la chair ferme reproduisant un plaisir par l'intermédiaire des cinq sens mais également de parler des méandres de l'âme. Ce plaisir est accentué grâce à un jeu du langage, le poète pour exprimer la beauté utilisant les mots, les sonorités pouvant être douces mais également criardes, le rythme joyeux ou au contraire funeste. Tous ces grands poètes, VOLTAIRE pouvant être rajouté déclarant que Le vrai poète est celui qui remue l'âme, et qui l'attendrit partagent donc la même vision qu'HUGO sur cette caractéristique de la poésie qui s'avère donc juste. [...]