Pour nous lecteurs, la poésie n'est autre qu'une combinaison de sonorités, de rythmes et de mots. Cependant, chaque poète a son propre point de vue sur la poésie, comme nous le prouve ces deux poètes : Novalis et Gerardo Diego ; en effet, pendant que le premier écrivait : "la poésie est le réel absolu", le second disait : "créer ce que jamais nous ne verrons, c'est cela la poésie" (...)
[...] C'est ce que l'on appelle la poésie lyrique, c'est-à-dire l'expression des sentiments : l'auteur se débarrasse donc de choses dures à porter et exprime son ressenti personnel qui provoque l'évasion du lecteur. Cette évasion est en partie due à l'envie du poète de sublimer au maximum le contenu de son poème, qui n'est autre que son existence ; D'où le désir de l'idéaliser, comme le fait notamment Baudelaire dans son poème, L'invitation au voyage, tiré du recueil, Les fleurs du mal. [...]
[...] Développement L'écriture poétique est avant tout une manière pour le poète de transcrire son vécu, le métaphoriser pour le rendre le plus réel possible. D'une autre façon, elle nous amène au cœur du réel dans le monde, pour nous faire agir et pour prouver que certaines réalités ne sont pas qu'imagination. Tout d'abord, la plupart des poètes prennent comme inspiration la réalité de leur vie ainsi que la réalité de leur vécu pour écrire leurs poèmes. L'origine d'un poème est l'expérience de la vie de l'écrivain, c'est-à-dire de son enfance, de son adolescence, de ses relations amoureuses, ainsi que de sa famille. [...]
[...] Poésie et modernité Documents A. Blaise Cendrars, La prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France "Blaise, dis, sommes-nous bien loin de Montmartre?" Nous sommes loin, Jeanne, tu roules depuis sept jours Tu es loin de Montmartre, de la Butte qui t'a nourrie, du Sacré Cœur contre lequel tu t'es blottie Paris a disparu et son énorme flambée Il n'y a plus que les cendres continues La pluie qui tombe La tourbe qui se gonfle La Sibérie qui tourne Les lourdes nappes de neige qui remontent Et le grelot de la folie qui grelotte comme un dernier désir dans l'air bleui Le train palpite au cœur des horizons plombés Et ton chagrin ricane . [...]
[...] Pourtant, la poésie possède une autre caractéristique, non négligeable, celle de l'évasion : à travers la poésie lyrique, le rêve, la recherche de l'idéal à la fois par l'écrivain et le lecteur et la stimulation de l'imaginaire. Toutefois, nous pouvons nous demander si la poésie ne peut être finalement qu'un genre permettant l'évasion crée à partir de la réalité. [...]
[...] et l'angoissante musique Qui bruit le long de tes couloirs de cuir doré, Tandis que derrière les portes laquées, aux loquets de cuivre lourd, Dorment les millionnaires. Je parcours en chantonnant tes couloirs Et je suis ta course vers Vienne et Budapesth, Mêlant ma voix à tes cent mille voix, Ô Harmonika-Zug ! J'ai senti pour la première fois toute la douceur de vivre, Dans une cabine du Nord-Express, entre Wirballen et Pskow. On glissait à travers des prairies où des bergers, Au pied de groupes de grands arbres pareils à des collines, Étaient vêtus de peaux de moutons crues et sales (Huit heures du matin en automne, et la belle cantatrice Aux yeux violets chantait dans la cabine à côté.) Et vous, grandes places à travers lesquelles j'ai vu passer la Sibérie et les monts du Samnium, La Castille âpre et sans fleurs, et la mer de Marmara sous une pluie tiède ! [...]
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