Sous l'Occupation de la France par l'Allemagne nazie, trois principaux groupes de poètes se démarquent et s'illustrent dans l'opposition. Les premiers résistent par l'écrit ; les seconds préfèrent quitter leur état de poète pour devenir des combattants de l'ombre et les derniers, enfin, choisissent l'exil. Entre 1939 et 1944, la voix d'encre de René Char se tait
[...] La poésie française face à la Seconde Guerre mondiale : le silence de René Char Sous l'Occupation de la France par l'Allemagne nazie, trois principaux groupes de poètes se démarquent et s'illustrent dans l'opposition. Les premiers résistent par l'écrit ; les seconds préfèrent quitter leur état de poète pour devenir des combattants de l'ombre et les derniers, enfin, choisissent l'exil. Entre 1939 et 1944, la voix d'encre de René Char se tait. Dès le début de la guerre, le poète est mobilisé à Nîmes au 173ème régiment d'artillerie lourde. [...]
[...] La vraie vie, le colosse irrécusable, ne se forme que dans les flancs de la poésie1. Il n'a jamais été question, pour René Char, de cesser définitivement ou complètement d'écrire. La poésie représente non pas trop de choses pour lui mais elle représente tout puisqu'elle représente la vie même c'est-à-dire une potentialité d'espérance : A chaque effondrement des preuves, le poète répond par une salve d'avenir écrit-il dans Seuls demeurent. Du coup, tout participe de la même économie, du même mouvement et Résistance n'est qu'espérance2 Rompre avec les circonstances . [...]
[...] cit., p René Char, Billets à Francis Curel, in Œuvres Complètes, op. cit René Char, Feuillets d'Hypnos in Œuvres Complètes, op. cit Philippe Castelin, René Char, traces, op. cit., p Serge Velay, René Char, qui êtes-vous op. cit., p René Char, Feuillets d'Hypnos in Œuvres Complètes, op. cit René Char, Chant du refus, Début du partisan Seuls demeurent, in Œuvres Complètes, op. cit Philippe Castellin, René Char, Traces, p.172, op. cit René Char, Feuillets d'Hypnos, in Philippe Castellin, Idem, p.170, op. [...]
[...] La vie redevient primitive : contact intime avec la terre et ses pouvoirs, avec les hommes dépouillés dans l'action. Tout est nécessité d'existence et de combat : Comment concevoir autre chose dans un temps aussi inégal, déchiqueté, aux rythmes à ce point disparates, depuis la saccade du guet-apens jusqu'à la presque insensible pulsation de la nature et des saisons, de la routine du quotidien, le blanc d'attentes interminables, l'ensemble se déroulant dans des lieux si reculés que souvent l'on pourrait penser que tout s'est arrêté, ou que tout recommence, dans cette France de début et de fin de monde où une poignée d'hommes à tous égards arriérés prenant la charge de l'avenir, il incombe aux utopistes, aux rêveurs les plus intransigeants d'être les vigies d'un réel que seul un recul commode nous empêche de qualifier de chimérique1. [...]
[...] Il se l'est posée bien plus tôt et lui a trouvé une réponse : la poésie est indissociable de la vie. Son silence littéraire n'est pas un silence équivalent à celui, par exemple, d'André Breton, ou encore de Benjamin Perret, qui refuseront catégoriquement que la poésie s'abaisse aux circonstances de l'histoire. Le silence de René Char n'est pas une prise de position idéologique, c'est fondamentalement le refus de cautionner le nazisme puisque écrire contre, c'est toujours donner un lustre à leurs dominations. [...]
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