La poésie est née avec l'homme, dont elle a traduit les peines et les joies, les « travaux et les jours », Les inquiétudes et l'espérance. Aussi l'assimile-t-on souvent au lyrisme, qui naît des émotions et des sentiments. Cette conception peut souvent sembler justifiée mais la poésie peut-elle s'y réduire ? N'est-elle pas aussi l'expression d'un engagement idéologique ? Et le poète n'est-il pas le créateur d'un langage spécifique ? (...)
[...] La cuisson d'un poisson réjouit les sens du poète : goût, vue, ouïe, odorat . c'est instantané écrit-il. Cuisson à l'huile, arêtes et peau détachée« bien grillée suggèrent des images qui font penser au vers fameux de Baudelaire ; Les parfums, les couleurs et les sons se répondent En effet, dans la suite du texte, Ponge associe les sensations, jusqu'à la création du mot-valise odaurades (odeur + daurade) et la métaphore du phare de vin doré, déclenchée par une saute de vent sur la mer et l'apparition du ravage. [...]
[...] L'engagement directement politique caractérise de grandes œuvres, de Hugo aux poètes de la Résistance. Dans les Châtiments, Hugo se montre fidèle à ses positions, très proches de celles de Lamartine. Fustigeant Napoléon III, coupable du coup d'état de 1852, il manie l'ironie tragique, dénonce le dictateur, multiplie les invectives et les caricatures. Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là : Hugo refuse l'amnistie de Napoléon le Petit et attend le rétablissement de la République pour revenir en France. Les poètes de la Résistance qui, après le désastre de 1940, prirent la plume contre les Nazis, dans des revues clandestines, étaient animés par les mêmes refus et les mêmes idéaux de liberté. [...]
[...] Troisième partie On a pu dire de l'écriture poétique qu'elle était anormale. Ainsi, au contraire de la prose, elle introduit ces nombreux écarts que sont les assonances ou les rimes, les accents rythmiques et les coupes, les vers eux- mêmes, caractérisés par un nombre fixe de mesures. Cette coercition prosodique force le poète à devenir plus imaginatif et à se rapprocher d'autres ans du rythme, comme la musique et la danse. On peut aussi rappeler que les poètes aiment jouer avec les sons grâce à des techniques de répétition, d'opposition, de cacophonie ou à des accords plus subtils fondés sur la musicalité des syllabes. [...]
[...] Aussi l'assimile-t-on souvent au lyrisme, qui naît des émotions et des sentiments. Cette conception peut souvent sembler justifiée mais la poésie peut-elle s'y réduire ? N'est-elle pas aussi l'expression d'un engagement idéologique ? Et le poète n'est-il pas le créateur d'un langage spécifique ? Première partie Le lyrisme est le registre primordial de la poésie. Expression du moi, il se fonde en premier lieu sur les sensations et les émotions. Les premières sont de nature très physique puisqu elles sont tributaires des sens. [...]
[...] Grâce à cette imagination, le poète peut explorer les champs du possible ou de l'improbable, jusqu'à l'hallucination. Ainsi, à l'instar de Rimbaud, il peut devenir un voyant». Les Surréalistes, grâce à l'écriture automatique, qui supprime le contrôle de la raison et les conduit à l'exploration de leurs propres rêves, ont montré que l'imagination avait pour substrat le fascinant univers du subconscient. Deuxième partie Leur sensibilité, leur imagination et leur générosité peuvent conduire les poètes à parler au nom des opprimés et à revendiquer un rôle de guide des peuples. [...]
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